dimanche 28 décembre 2008

Information : à quand le grand n'importe quoi chez nous ?



USA TODAY, le grand quotidien diffusé partout aux Etats Unis, nous donne une belle illustration de comment les grands médias peuvent procéder pour traiter de soi-disantes informations dans le seul souci d'auto-alimenter leurs chiffres de vente. Cet exemple tout à fait authentique est caricatural, mais ne voyons nous pas autour de nous les mêmes procédés mis en œuvre ?

D'ailleurs, tous ceux qui un jour ont fait l'expérience d'un fait divers en direct, puis en ont entendu la relation par les médias, pratiquement toujours inexacte voire fausse, le savent : sauf exceptions honorables, la réalité ne peut pas être comprise seulement avec ce que les médias en disent.

Reprenons notre illustration.

1. INFORMATION DE PREMIERE PAGE OU COMMENT AFFOLER LE BON PEUPLE


USA Today titre sur une étude montrant qu'aux abords de certaines écoles, l'air est particulièrement pollué. Une carte montre les soi-disants points critiques.

2. L'ENCADRE-APPEL A QUESTIONS OU COMMENT INDIVIDUALISER LA PEUR


Toujours en première page, USA Today appelle les questions de ses lecteurs pour mieux les concerner par l'information, mais surtout pour contribuer à les alarmer plus encore : Et si mon école est mal cotée ? Dois-je m'alarmer ? Que puis-je faire ? Puis-je tester l'air moi-même ?

La question "dois-je m'alarmer" est particulièrement tordue, puisque tout est fait dans la présentation de l'information pour alarmer...

3. QUESTIONS ET RÉPONSES : N'IMPORTE QUOI ET SON CONTRAIRE...

En page intérieure, nous trouvons les fameuses réponses aux fameuses questions. Et là, on ne comprend plus bien.

Question : Jusqu'à ce que je sois sûr, dois-je retirer les enfants de leur école et mettre en vente ma maison ?
Réponse : Non, disent les experts en environnement. Pas de panique. Mais recherchez des réponses. La plupart des produits chimiques qui peuvent environner les écoles sont en si petites quantités qu'ils ne présentent pas de danger immédiat.

Résumons donc : les informations sont paniquantes, mais il ne faut surtout pas paniquer.

4. LES RÉACTIONS DES LECTEURS : ET SI TOUT CELA ÉTAIT BIDONNÉ ?

Et là, les réactions des lecteurs sont sans appel : "Deux écoles proches de chez moi listées dans cette étude sont désaffectées depuis plusieurs années", "C'est une farce, les écoles de ma ville sont mal notées alors que notre qualité d'air est remarquable : nous n'avons pas d'industrie. Une des écoles de la liste n'existe même pas, et l'un des supposés pollueurs se trouve à 40 miles..."

5. MORALITÉ : DES INFORMATIONS BIDONNÉES, PLUS LEURS DÉMENTIS, CELA FAIT TOUJOURS VENDRE DU PAPIER, EN PLUS DE CRÉTINISER LE PEUPLE.

Tout cela serait risible si nous n'avions vu les mêmes procédés à l'oeuvre pour justifier la catastrophique entreprise irakienne, et les mécanismes se mettre en place pour justifier une intervention future des USA en Iran.

Plus proche de nous, regardons ce que l'on nous instille, jour après jour, sur les acquis sociaux, l'école, la fiscalité, le droit du travail...

samedi 20 décembre 2008

Y-a-de-la-joie !


Photo de presse trouvée par hasard sur les chemins d'internet... Ravissants, non, nos aspirants dirigeants de la France ?

mardi 16 décembre 2008

Bientôt Noël


Dessin de Pierrot, qui anime un blog marrant comme tout et surtout contributeur du site Mon beau sapin, le site de BD en ligne qui fabrique des cadeaux de Noël, à visiter dès que possible.

dimanche 14 décembre 2008

Manifestations en Grèce : les photos


Et bien non, je n'étais pas en Grèce cette semaine. Ces images datent de l'été 2006, où, à Thessalonique comme un peu partout ailleurs, des manifestations anti mondialisation battaient le pavé.

Manière de rappeler que les Grecs ont la tête près du bonnet, comme on dit, et qu'ils savent résister quand il faut aux pitoyables gouvernements que leur classe politique médiocre leur inflige. Mais ils en vu d'autres, en 25 siècles !

Ce qui arrive ces jours-ci en Grèce est l'illustration parfaite de cette question : comment se fait-il que les jeunes européens ne se révoltent pas plus devant la précarité croissante que leur impose la machine économique, particulièrement dans les pays du sud de l'Europe ?

25% des 16-25 ans en Grèce sont sans emploi ni occupation aucune. Nous sommes en France à 21%, et les chiffres sont comparables en Italie et en Espagne. Et ces pourcentages sont évidemment bien supérieurs dans certains secteurs pour certaines populations.

Qu'on ne se trompe pas : comme en France en 2005, ces manifestations grecques ne sont pas celles de la rupture avec un système économique, mais elles font au contraire exploser, par frustration, le désir d'y être inclus.

Bien sûr, ce sont les entreprises qui créent les emplois, pas les gouvernements, et une grande partie des emplois sont partis ailleurs, ceux restant étant pour une grande partie déqualifiés. Or, le niveau moyen d'enseignement et de culture a grimpé en flèche. Nous voici donc en présence d'une vraie crise de société, nécessitant des adaptations majeures qu'on ne peut laisser au bon vouloir des purs mécanismes du marché, dont l'intérêt égoïste est évidemment de disposer d'un vivier de main d'œuvre hyper qualifiée mais pas chère et taillable à merci.

Voilà qui signe, une fois de plus après la grande crise, la nécessité du retour du politique, en Grèce comme ailleurs. Mais nos sociétés seront-elles capables de faire émerger une génération capable de gérer ce nouveau lien entre politique et économie, loin des vieilles idéologies préfabriquées et désormais inopérantes, mais avec assez de légitimité pour faire en sorte que les richesses existantes se répartissent mieux ?

PS : Je profite de ce message pour souligner le caractère insupportable du fait que les médias français disent "Salonique" au lieu de "Thessalonique" ... Un peu comme si on continuait de désigner Saint Petersbourg par "Leningrad", ou comme si on laissait dire "Nizza" pour "Nice"! Les bons esprits du politiquement correct soulignent que Thessalonique est l'ancien nom de la cité, qui fut re-héllenisé dans les années 1920 après la fin de la présence ottomane de plusieurs siècles etc. (la maison natale de Mustafa Kemal se trouve là), mais les Grecs, membres de l'Union européenne, ont bien dénommé la Ville "Thessalonique," alors pourquoi refuser de l'appeler comme telle ?