lundi 24 mars 2008

Municipales et cantonales 2008 : l'embarras du choix !


Les prosélytes, affidés, porte-couteaux et porte-flingues gouvernementaux ont eu beau s'escrimer sur tous les tons pour faire passer les élections municipales et cantonales pour une victoire politique, dans une langue de bois jamais entendue à ce point et faisant passer l'électeur pour un parfait idiot, il ne manque pourtant pas de vocabulaire dans la langue française pour désigner la vraie vérité des 9 et 16 mars 2008 :

bide, branlée, brossée, capitulation, chute, débâcle, débandade, déconfiture, déculottée, défaite, dégelée, dérouillée, déroute, désavantage, échec, éclipse, faillite, fessée, fiasco, frottée, insuccès, perte, pile, piquette, raclée, revers, rossée, rouste, volée... ou faut-il encore chercher dans l'excellent dictionnaire des synonymes proposé ici ?

34 villes de plus de 30 000 habitants perdues par la droite, 37 gagnées pour la gauche ; 8 départements gagnés à gauche contre un seul qui passe à droite : comment appeler cela au juste ?



Et l'on rappellera ci-dessous pour mémoire le résultat des élections régionales de 2004 :



Merci au site France politique pour ses compilations des résultats électoraux claires et pratiques,
hélas très rares à trouver dans notre bonne presse habituelle...



dimanche 16 mars 2008

Bien vu, grand Victor !



L'immense Victor se fait rare en ce moment. Il a accordé cependant un entretien au blog "En attendant", que nous reproduisons ci-dessous, avec l'aimable complicité de Stéphane. Toujours en forme, Victor, comme vous pourrez vous rendre compte...

ENTRETIEN AVEC VICTOR HUGO

En attendant : Vous semblez vous tenir très informé de l’actualité politique française. Quel regard portez-vous sur notre nouveau président ?

Victor Hugo : Depuis des mois, il s’étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue… Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas. Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c’est que dans toutes les qualités qu’on lui reconnait, dans tous les éloges qu’on lui adresse, il n’y a pas un mot qui sorte de ceci : habilité, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout est là… Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.

En attendant : Derrière cette folle ambition personnelle décelez-vous une vision politique de la France, telle qu’on est en droit de l’attendre d’un élu à la magistrature suprême ?

Victor Hugo : Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l’assaisonnait de cette façon. Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit, et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve si énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l’aventure et l’aventurier… On ne trouve au fond de l’homme et de son procédé que deux choses : la ruse et l’argent… Faites des affaires, gobergez-vous, prenez du ventre ; il n’est plus question d’être un grand peuple, d’être un puissant peuple, d’être une nation libre, d’être un foyer lumineux ; la France n’y voit plus clair. Voilà un succès.

En attendant : Que penser de cette fascination pour les hommes d’affaires, ses proches ? Cette volonté de mener le pays comme on mène une grande entreprise ?

Victor Hugo : Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que la honte…

Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités… Ma foi, vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l’argent ; c’est ignoble, mais c’est excellent ; un scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte…une foule de dévouements intrépides assiègent l’Elysée et se groupent autour de l’homme… C’est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le pauvre prince d’industrie.

En attendant : Et la liberté de la presse dans tout çà ?

Victor Hugo (pouffant de rire) : Et la liberté de la presse ! Qu’en dire ? N’est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l’esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ?

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Victor parlait bien sûr de Napoléon III et toutes les réponses sont recopiées mot à mot dans son pamphlet « Napoléon le Petit ».

mercredi 12 mars 2008

Et pour respirer, c'est combien ?


Je reçois ce jour une documentation de ma banque... et à chaque fois la même impression : n'être qu'une vache à lait à qui on pique de l'argent par tous les bouts, par tous les moyens, au moindre prétexte.

Et pendant ce temps là, avec cet argent là, elles construisent des empires financiers, rachètent et vendent des boîtes et... perdent 5 Milliards à la roulette financière mondiale.

samedi 8 mars 2008

Election

Grand concours lancé par Greenpeace : la participation est gratuite et il y a beaucoup à gagner. Bon jeu !


mercredi 5 mars 2008

L'histoire jugera

Quelques citations des Présidents de la 5e République

Charles de Gaulle
"La grandeur ne se divise pas. "
" On ne fait rien de grand sans de grands hommes, et ceux-ci le sont pour l’avoir voulu"
"L’autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans éloignement. "


Georges Pompidou
"Il ne suffit pas d’être un grand homme, il faut l’être au bon moment. "
"Mais n’est-ce pas le propre de la politique d’avoir à choisir entre des inconvénients ? "
"Chaque problème résolu en fait naître d'autres, en général plus difficiles"


Valéry Giscard d'Estaing
"Le rôle de l’État, ce n’est pas de protéger la nation, c’est de la conduire."
"Je trouve toujours choquant et blessant de s'arroger le monopole du cœur. Vous n'avez pas le monopole du coeur."
" Il n'y aurait pas tant de malaise, s'il n'y avait pas autant d'amateurs de malaise. "

François Mitterrand
"Laissez la tyrannie régner sur un mètre carré, elle gagnera bientôt la surface de la terre"
"Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort."

"Dans les épreuves décisives on ne franchit correctement l’obstacle que de face."

Jacques Chirac
"La politique n’est pas seulement l’art du possible. Il est des moments où elle devient l’art de rendre possible ce qui est nécessaire"
"La montée des extrémismes, c’est toujours la sanction de l’inaction. "
"Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent. "

Nicolas Sarkozy
"Descends si tu es un homme"

"si tu reviens j'annule tout"
"alors casse-toi pauvre con"



Chiffres du chômage, le grand trucage : qu'on se le dise une bonne fois pour toutes

Le collectif « Les autres chiffres du chômage » publie ce communiqué ce presse. Qu'on se le dise une bonne fois pour toutes : la publication officielle mensuelle des chiffres du chômage et la mise en scène médiatique qui l'entoure n'est que vaine agitation démagogique, tout juste bonne à attraper les voix comme on attrape les mouches... N'adhérez pas, s'il vous plaît !




Communiqué de presse du 28/02/2008 « Chiffres mensuels du chômage »: le mensonge officiel continue

En dépit du bon sens, le gouvernement continue de commenter mois après mois les statistiques de l'ANPE comme s'il s'agissait de « chiffres du chômage ». Ainsi le site de Matignon annonçait fin décembre que « la baisse du taux de chômage se poursuit, comme l’a annoncé Christine Lagarde le 27 décembre. Le nombre de chômeurs inscrits à l’ANPE en catégorie 1, fin novembre, a diminué de 0,7 % comparé au mois d’octobre (- 12 520 chômeurs) ».
La presse emboîte le pas : « le chômage a reculé de 9,3 % en 2007 » (Le Monde, 1 février 2008), « 195 000 chômeurs de moins en 2007 » (le Figaro, 31/01/ 2008), « le chômage a baissé de 0,5% en décembre » (dépêche AFP, 30/01/2008). Depuis un an, rien n'a changé dans le rituel mensuel des « chiffres du chômage ». Et les journaux télévisés continuent de surenchérir sur « la baisse continue du chômage depuis deux ans ».

Tout continue à se passer comme si les statistiques de l'ANPE étaient un indicateur crédible du chômage; comme si l'Insee n'avait pas dû renoncer à calculer un taux mensuel de chômage BIT calé sur les données de l'ANPE ; comme si la controverse sur les chiffres du chômage n'avait tout simplement pas eu lieu. Rappelons donc trois évidences, bien établies par des données officielles, mais qui semblent déjà oubliées.

Première évidence: le baromètre mensuel 'officiel', les DEFM de catégorie 1, représente moins de la moitié des inscrits à l'ANPE. En décembre 2007, le nombre de personnes inscrites à l’ANPE en catégorie 1 s’élevait à 1 897 000 tandis que le total des inscrits s’élevait, en métropole, à 3850000, Sans compter les personnes inscrites à l’ANPE dans les DOM.
Car les demandeurs d’emploi inscrits dans les DOM ne sont toujours pas comptabilisés. La loi « TEPA » stipulait pourtant qu’"avant le 31 décembre 2007, le gouvernement remettra au Parlement un rapport sur les modalités d'intégration des personnes privées d'emploi en Outre-mer dans les statistiques nationales relatives aux chiffres du chômage": mais ce rapport semble avoir disparu dans le triangle des Bermudes.

Deuxième évidence: le baromètre officiel ne correspond à aucun concept de chômage internationalement validé, et certainement pas au chômage au sens du BIT. Ainsi à la mi 2007, l'Insee comptabilisait 2,2 millions de chômeurs BIT alors que l'ANPE dénombrait 1,9 million de
demandeurs d'emploi de catégorie 1.

Mais surtout, troisième évidence, son évolution est loin de refléter fidèlement les tendances du marché du travail : la variation du nombre d'inscrits à l'ANPE dépend étroitement des politiques de gestion des demandeurs d’emploi que mène l'Agence. Ainsi, entre mi 2005 et mi 2006, les DEFM de catégorie 1 ont baissé de 10% alors que le chômage au sens du BIT augmentait de 3% selon l'enquête Emploi de l'Insee. Plus de 200 000 demandeurs d'emploi ont disparu des listes de l'ANPE tandis que le chômage au sens du BIT augmentait de 57 000 selon l’INSEE.

De la mi 2005 à mi 2006, le gouvernement s'est réjoui quasiment chaque mois d'une baisse du chômage purement imaginaire. On connaît les raisons de cette divergence spectaculaire, et nous les avions énoncées dès janvier 2007 : les changements dans la gestion des listes de demandeurs d'emploi par l'ANPE, le renforcement des contrôles et le durcissement des conditions d'accès à l'indemnisation du chômage.


La direction de l'Insee s'était refusée à valider les résultats de son enquête Emploi en pleine campagne électorale présidentielle. Mais l'Institut a maintenant reconnu officiellement que son enquête était correcte, et que c'étaient les données de l'ANPE qui avaient dérapé. En réalité, la baisse du chômage a commencé mi 2006, et le chômage a baissé d'1 point en 2006-2007, non pas de 2 points comme le proclamait le gouvernement d'alors, et comme continuent de l'affirmer de nombreux hommes politiques ou commentateurs.

En 2007, la dérive des statistiques ANPE s'est sans doute ralentie : les critères de gestion de la liste des inscrits n’ont guère changé et le contrôle des chômeurs n'a pas connu de nouveau durcissement. Mais tout indique qu'en 2008 la dérive pourrait repartir: la chasse aux prétendus « faux chômeurs » semble ouverte, comme l'indiquent de multiples déclarations. Par ailleurs, divers projets prévoient un durcissement des conditions d'attribution des minima sociaux et un renforcement supplémentaire de la pression sur les demandeurs d'emploi pour qu'ils acceptent n'importe quel emploi. Le Medef a déjà annoncé son intention d'élargir la définition de « l'offre valable d'emploi » lors de la prochaine négociation UNEDIC, qui doit démarrer juste après les élections municipales.

En outre, la fusion ANPE-UNEDIC, qui devrait être opérationnelle en 2008, va selon toute vraisemblance se traduire par de nouvelles politiques de gestion des demandeurs d'emploi, sans parler d'éventuels changements dans les systèmes informatiques ou gestionnaires.

C'est parce que les statistiques de l'ANPE ne sont pas représentatives de l'évolution du marché du travail, que le personnel de la DARES, dans un courrier adressé le 27 novembre 2007 à son
Directeur Antoine Magnier, a demandé que la publication mensuelle de la DARES, « Le marché du travail en (janvier 2008) », soit rebaptisée « Les demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE en (janvier 2008) ». Le système statistique public compétent, c'est-à-dire en l'occurrence l'INSEE et la DARES, doivent reconnaître clairement que les statistiques de l'ANPE ne peuvent pas être interprétées pour l'analyse conjoncturelle du marché du travail, et que seuls font foi les résultats de l'enquête sur l'emploi, publiés chaque trimestre par l'INSEE.