dimanche 26 juillet 2009

Pas de chance !


Pas de chance : notre Président fait un malaise vagal ce jour alors que je préméditais un message sur le remaniement ministériel du 24 juin, qui devait être complété demain par la nomination de "2, 3 ou 4 nominations" selon l'Elysée.
Déjà 38 membres dans le gouvernement actuel, ces nominations supplémentaires feront donc du gouvernement de la France un des plus obèses de l'histoire récente, alors que les décisions sont préparées par les conseillers de l'Elysée en direct... Cela laisse rêveur.

Il paraissait cependant urgent de revenir sur le remaniement du 24 juin, car il fut marqué au moins par trois incohérences majeures qui engagent au doute.

D'abord, l'annonce par Frédéric Mitterand par lui-même de sa nomination, depuis Rome : inconcevable sous les autres Présidents, cette fanfaronnade lui aurait évidemment coûté cash son poste. Autres temps, autre Président...



Ensuite, la nomination d'un partisan de l'adhésion de la Turquie à l'UE au poste des affaires européennes... Elle est bien bonne celle-là : alors que Sarkozy et consorts claironnent que la Turquie n'est pas européenne et n'a pas vocation à intégrer l'union européenne - au point d'en avoir fait un argument majeur lors de la campagne pour les élections européennes, Pierre Lellouche se voit confier les questions européennes. Bon courage à lui pour défendre la position officielle de la France sur la question. Le compte rendu et le communiqué de son tout récent voyage en Grèce est particulièrement insipide sur la question. En revanche, fidèle à ses positions très droitières, Lellouche y pointe les questions d'immigration illégale. C'est d'ailleurs plutôt grâce à ce type de position et à son atlantisme forcené qu'il se retrouve aux affaires européennes.

Le problème, et c'est le troisième point, est qu'il a pris la place de Bruno Le Maire, qui avait été nommé à ce poste le 13 décembre 2008 ! Quelle manière de traiter nos partenaires européens, que de changer leur interlocuteur au bout de 6 mois, après avoir claironné partout, encore, que Bruno Le Maire parlait allemand... Verrait-on un gouvernement allemand clamer que le Ministre responsable des questions européennes parle Français ? Certainement pas, c'est tout simplement la moindre des choses !


Passons sur les autres bricoles : nomination d'un ministre de l'Education nationale totalement hors cadre et qui, sauf son respect, n'en a à l'évidence trop rien à faire ; nomination du professeur agrégé Darcos, fonctionnaire depuis toujours, au ministère du travail et des relations sociales ; nomination de deux ministres de l'Industrie (Christine Lagarde et Christian Estrosi, le couple idéal...) ; nomination d'un ministre de l'agriculture (Bruno Le Maire), et, en plus, d'un ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire (Michel Mercier) ... Et on en passe...

Alors, quid ? Et si tout cela n'avait pas d'autre importance que de permettre au monarque de tenir politiquement les troupes ? Et si tout cela montrait au final que le Roi a peur d'être nu et que, du strict point de vue de l'efficacité de l'action, obnubilé qu'il est par les questions idéologiques, il a complètement perdu les pédales ?