dimanche 28 décembre 2008

Information : à quand le grand n'importe quoi chez nous ?



USA TODAY, le grand quotidien diffusé partout aux Etats Unis, nous donne une belle illustration de comment les grands médias peuvent procéder pour traiter de soi-disantes informations dans le seul souci d'auto-alimenter leurs chiffres de vente. Cet exemple tout à fait authentique est caricatural, mais ne voyons nous pas autour de nous les mêmes procédés mis en œuvre ?

D'ailleurs, tous ceux qui un jour ont fait l'expérience d'un fait divers en direct, puis en ont entendu la relation par les médias, pratiquement toujours inexacte voire fausse, le savent : sauf exceptions honorables, la réalité ne peut pas être comprise seulement avec ce que les médias en disent.

Reprenons notre illustration.

1. INFORMATION DE PREMIERE PAGE OU COMMENT AFFOLER LE BON PEUPLE


USA Today titre sur une étude montrant qu'aux abords de certaines écoles, l'air est particulièrement pollué. Une carte montre les soi-disants points critiques.

2. L'ENCADRE-APPEL A QUESTIONS OU COMMENT INDIVIDUALISER LA PEUR


Toujours en première page, USA Today appelle les questions de ses lecteurs pour mieux les concerner par l'information, mais surtout pour contribuer à les alarmer plus encore : Et si mon école est mal cotée ? Dois-je m'alarmer ? Que puis-je faire ? Puis-je tester l'air moi-même ?

La question "dois-je m'alarmer" est particulièrement tordue, puisque tout est fait dans la présentation de l'information pour alarmer...

3. QUESTIONS ET RÉPONSES : N'IMPORTE QUOI ET SON CONTRAIRE...

En page intérieure, nous trouvons les fameuses réponses aux fameuses questions. Et là, on ne comprend plus bien.

Question : Jusqu'à ce que je sois sûr, dois-je retirer les enfants de leur école et mettre en vente ma maison ?
Réponse : Non, disent les experts en environnement. Pas de panique. Mais recherchez des réponses. La plupart des produits chimiques qui peuvent environner les écoles sont en si petites quantités qu'ils ne présentent pas de danger immédiat.

Résumons donc : les informations sont paniquantes, mais il ne faut surtout pas paniquer.

4. LES RÉACTIONS DES LECTEURS : ET SI TOUT CELA ÉTAIT BIDONNÉ ?

Et là, les réactions des lecteurs sont sans appel : "Deux écoles proches de chez moi listées dans cette étude sont désaffectées depuis plusieurs années", "C'est une farce, les écoles de ma ville sont mal notées alors que notre qualité d'air est remarquable : nous n'avons pas d'industrie. Une des écoles de la liste n'existe même pas, et l'un des supposés pollueurs se trouve à 40 miles..."

5. MORALITÉ : DES INFORMATIONS BIDONNÉES, PLUS LEURS DÉMENTIS, CELA FAIT TOUJOURS VENDRE DU PAPIER, EN PLUS DE CRÉTINISER LE PEUPLE.

Tout cela serait risible si nous n'avions vu les mêmes procédés à l'oeuvre pour justifier la catastrophique entreprise irakienne, et les mécanismes se mettre en place pour justifier une intervention future des USA en Iran.

Plus proche de nous, regardons ce que l'on nous instille, jour après jour, sur les acquis sociaux, l'école, la fiscalité, le droit du travail...

samedi 20 décembre 2008

Y-a-de-la-joie !


Photo de presse trouvée par hasard sur les chemins d'internet... Ravissants, non, nos aspirants dirigeants de la France ?

mardi 16 décembre 2008

Bientôt Noël


Dessin de Pierrot, qui anime un blog marrant comme tout et surtout contributeur du site Mon beau sapin, le site de BD en ligne qui fabrique des cadeaux de Noël, à visiter dès que possible.

dimanche 14 décembre 2008

Manifestations en Grèce : les photos


Et bien non, je n'étais pas en Grèce cette semaine. Ces images datent de l'été 2006, où, à Thessalonique comme un peu partout ailleurs, des manifestations anti mondialisation battaient le pavé.

Manière de rappeler que les Grecs ont la tête près du bonnet, comme on dit, et qu'ils savent résister quand il faut aux pitoyables gouvernements que leur classe politique médiocre leur inflige. Mais ils en vu d'autres, en 25 siècles !

Ce qui arrive ces jours-ci en Grèce est l'illustration parfaite de cette question : comment se fait-il que les jeunes européens ne se révoltent pas plus devant la précarité croissante que leur impose la machine économique, particulièrement dans les pays du sud de l'Europe ?

25% des 16-25 ans en Grèce sont sans emploi ni occupation aucune. Nous sommes en France à 21%, et les chiffres sont comparables en Italie et en Espagne. Et ces pourcentages sont évidemment bien supérieurs dans certains secteurs pour certaines populations.

Qu'on ne se trompe pas : comme en France en 2005, ces manifestations grecques ne sont pas celles de la rupture avec un système économique, mais elles font au contraire exploser, par frustration, le désir d'y être inclus.

Bien sûr, ce sont les entreprises qui créent les emplois, pas les gouvernements, et une grande partie des emplois sont partis ailleurs, ceux restant étant pour une grande partie déqualifiés. Or, le niveau moyen d'enseignement et de culture a grimpé en flèche. Nous voici donc en présence d'une vraie crise de société, nécessitant des adaptations majeures qu'on ne peut laisser au bon vouloir des purs mécanismes du marché, dont l'intérêt égoïste est évidemment de disposer d'un vivier de main d'œuvre hyper qualifiée mais pas chère et taillable à merci.

Voilà qui signe, une fois de plus après la grande crise, la nécessité du retour du politique, en Grèce comme ailleurs. Mais nos sociétés seront-elles capables de faire émerger une génération capable de gérer ce nouveau lien entre politique et économie, loin des vieilles idéologies préfabriquées et désormais inopérantes, mais avec assez de légitimité pour faire en sorte que les richesses existantes se répartissent mieux ?

PS : Je profite de ce message pour souligner le caractère insupportable du fait que les médias français disent "Salonique" au lieu de "Thessalonique" ... Un peu comme si on continuait de désigner Saint Petersbourg par "Leningrad", ou comme si on laissait dire "Nizza" pour "Nice"! Les bons esprits du politiquement correct soulignent que Thessalonique est l'ancien nom de la cité, qui fut re-héllenisé dans les années 1920 après la fin de la présence ottomane de plusieurs siècles etc. (la maison natale de Mustafa Kemal se trouve là), mais les Grecs, membres de l'Union européenne, ont bien dénommé la Ville "Thessalonique," alors pourquoi refuser de l'appeler comme telle ?






dimanche 30 novembre 2008

Patrimoine mondial vivant


Claude Levi-Strauss a eu 100 ans cette semaine.

On ne peut s'empêcher à son propos de penser à cette fameuse citation, attribuée au théologien Bernard de Chartres : Nous sommes des nains assis sur les épaules des géants, afin de pouvoir voir plus loin qu'eux, non que cela nous soit permis de toute manière par l'acuité de notre vision ou par la hauteur de notre taille, mais parce que nous sommes soulevés et enlevés vers les hauteurs par la grandeur des géants.

Claude Levi-Strauss est un de ces derniers géants du XX° siècle : nous lui devons une étape décisive dans l'avancée de la pensée humaine, cette idée que les êtres humains appartiennent à une seule et même espèce, tous dotés collectivement d'une capacité structurante - donc également destructurante - pour eux-mêmes et, en même temps, pour les autres êtres humains et pour leur environnement. Avec Levi-Strauss, l'horreur absolue que représentent la colonisation, l'esclavage, la guerre éclate au grand jour de la raison. Levi-Strauss a changé le monde humain, il a changé le monde tout court.

dimanche 23 novembre 2008

Europe de la culture : Crack, Boum, Hue !


Le site Europeana, oeuvre de la Commission européenne largement initiée et poussée par les Française s'annonçait comme le challenger de Google en proposant à ses visiteurs un accès à les millions de documents issus de la culture européenne et dans toutes les langues : textes, objets, tableaux etc.

Mais voici ce qui était visible le jour même de son lancement, le 20 novembre.

Ya comme un problème : un site de taille européenne, donc mondiale, qui ne résiste pas à 10 millions de connections par heure soit moins de 3 000 par seconde)... et qui le fait savoir... in english only... Un peu de modestie ne ferait pas de mal au vieux continent, non ?

samedi 15 novembre 2008

Un congrès essentiel

Bien, après toutes ces américaneries, revenons en France : le congrès du PS s'est ouvert hier à Reims. Congrès essentiel si l'on en croit ces mentions tirées du petit journal quotidien (un recto-verso seulement) distribué aux congressistes.

On le voit : il s'agit à Reims de choses essentielles. Argument du PS pour présenter cette feuille de choux : Tout ce que la presse ne vous dira jamais. En effet.

mercredi 5 novembre 2008

Done !


Le discours plein d'humilité de Mac Cain reconnaissant sa défaite tout à l'heure, le long discours grave, intelligent, mesuré d'Obama (on sent souvent, sous le futur Président, le prof de droit constitutionnel !) prononcé à l'instant, fourmillent d'éléments indiquant à quel point les mentalités peuvent avoir évolué dans ce pays, qui, il y a moins de quatre années, rappelons le tout de même, réélisait sans ambiguïté un G W Bush qui avait fait de la peur et du repli sur soi son fond de commerce électoral. Le meilleur et le pire, comme souvent aux Etats Unis.

Les grands médias commenteront à l'envi, et il ne s'agit pas ici de les paraphraser.

S'il fallait un indice de plus de la formidable évolution qui agite cette société US, regardons ci-dessous (dans l'ordre) les trois spots publicitaires - nous sommes aux USA tout de même - diffusés par CNN international juste après la prise de parole d'Obama et qui ont dû coûter leur pesant de subprimes.

Je laisse juge le visiteur : quelque chose à changé, décidément...








mercredi 29 octobre 2008

Grande crise (3) : comment devenir les Etats Unis de France...

... est le titre d'un article de Time Magazine, relayé par le Nouvel Observateur récemment. La presse US, malgré le séisme financier, garde une capacité d'autodérision qui amuse les Européens que nous sommes, même si les douleurs sociales provoquées par l'effondrement du système bancaire et financier sont incommensurables là bas.


Au dela du champ économique et financier, il s'agit évidemment aussi d'une crise centenaire des valeurs de la société US. La petite sélection de dessins présentées ci-dessous en témoigne.

Je veux que tu fasses bien attention : tu vas payer un jour pour tout ça


...Et le prix Nobel de l'économie est attribué à Mme Jones,
qui a gardé ses économies chez elle


- Du calme, mon banquier me dit que l'économie va rebondir...
- ... Mais je SUIS votre banquier

-

- Wall Steet : "Allo, les secours ? Au secours !"
- Gouvernement des USA : "Restez calme, on arrive !!"



- Mais qui est-ce qui conduit ?!?!

- Sarah Palin voit la Russie depuis l'Alaska
- Elle devrait venir voir la vue à partir d'ici !


Aujourd'hui : Pommes bio

Avis au téléspectateur :
Ce programme présente les derniers chiffres de Wall Street
Il peut heurter les personnes sensibles


Armes de destruction MATHives

- Les banquiers et les traders d'abord !

[Freddie Mac et Fannie Mae sont les deux grandes banques US de prêts immobiliers
qui ont été nationalisées en premier.
Taxpayer = contribuable]

jeudi 16 octobre 2008

Pub humanitaire ?

Le pragmatisme des anglais me stupéfie encore et toujours : je n'ai jamais pu m'y faire. Nous, Français, sommes formatés pour mettre d'abord des principes en avant pour ensuite en déduire la légitimité de l'action. A défaut de ce cadre théorique, le doute nous paralyse souvent.

Cette démarche est ressentie comme bien trop idéologique et stérilisante outre-manche. C'est peut-être vrai, au moins en partie, quand on considère ces spots de pub qui passent actuellement sur les chaînes privées britanniques, presque impossibles en France. Je laisse le visiteur apprécier.





mercredi 8 octobre 2008

Grande crise (2) : le dessin du jour

"Jamais je n'aurais du laisser le papillon de nuit prendre la barre, juste pour essayer"
(dessin de Will Dawbarn)

samedi 4 octobre 2008

Pretty Alaskan Beauty


Ouh la la ! Ca craint pour la colistière du Sénateur Mac Cain, comme l'appelle aux USA. Un chroniqueur télé français disait avant hier fort méchamment que Sarah Palin était la partie poinçonnée du ticket républicain. Les médias américains regorgent d'extraits vidéo montrant sa difficulté à répondre à quelque question spécifique que ce soit, jusqu'au titre des journaux qu'elle prétend lire attentivement.

Nous sommes encore une fois dans l'affichage d'une apparence censée capter telle ou telle fraction de l'électorat US - on voit assez bien lesquelles. Cela peut tout à fait réussir. Comment expliquer autrement que Georges W Bush fût élu, et deux fois ? Je souhaite donc bien du plaisir et beaucoup de patience aux tout puissants conseillers de la Maison blanche pour la rendre présentable en cas d'élection d'un Président de 72 ans.


Apparence pour apparence, on peut faire confiance à l'immense culture cinématographique des américains - dit sans aucune ironie, j'ai pu personnellement à plusieurs reprises faire l'expérience de la réalité de cette culture - pour apprécier ce petit bijou filmique, qui propose un clin d'œil par seconde à peu près. On peut le trouver parmi des milliers d'autres choses inégales, mais certaines vraiment réussies, sur le site CollegeHumor.

Pas vraiment besoin de sous-titres : on aura vite compris le ressort du clip. Il s'appuie sur une déclaration récente de Matt Damon - ardent partisan démocrate - indiquant à quel point la "success story" à la Disney proposé par la "hockey mom" d'Alaska le terrifiait...




En prime, du même site, une reconstitution des bureaux de travail des deux vice-présidents potentiels juste avant leur débat d'avant hier. Je vous laisse deviner lequel est lequel.



jeudi 2 octobre 2008

Grande crise (1) : la recette


Quelle ironie de l'histoire : le XXI° siècle avait commencé avec la chute de l'empire soviétique et la fin de la guerre froide, et voilà qu'il se poursuit en 2008 avec la collectivisation des banques en faillite par... l'Etat fédéral US !


Quelle recette magique a mené là ? Cela vaut la peine de l'écrire. Les dessins sont du canard enchaîné de ce mercredi qui, évidemment, se déchaine pour cette grande occasion.

Les ingrédients
  • une grosse dose d'idéologie ultra libérale à base d' a priori présentés comme définitifs du genre "le marché est capable de s'autoréguler tout seul", "les acteurs économiques sont les seuls légitimes à organiser la société", "le politique est l'auxiliaire subsidiaire des entreprises" etc. etc.
  • une bonne cuillère d'aveuglement basé sur la croyance hasardeuse que le marché immobilier NE BAISSERA JAMAIS et donc que l'immobilier des particuliers peut être gagé sans limite au fur et à mesure de l'augmentation des prix,
  • quelques tonnes de crédits à la consommation à taux progressifs consentis à des ménages dont on sait qu'ils ne pourront pas les rembourser après quelques années,
  • une bonne troupe de courtiers privés vendeurs de prêts et irresponsables, pressés de "faire du chiffre" avant de tout refiler au système bancaire qui les a encouragés,
  • un nappage fantaisie dénommé titrisation permettant de déguiser les crédits pourris en les mélangeant à des créances acceptables
  • une brochette d'agences de notation à disposer sur le nappage, juste pour faire joli (elles n'iront pas sous la surface des choses, rien à craindre) et qui donnent la note maximale à tout ce qui émane de n'importe quelle banque américaine (on est entre nous, n'est-ce pas ?)
La recette
  • Mettre tous les ingrédients dans un pays immensément riche mais fortement inégalitaire, dirigé par la droite libérale la plus réactionnaire depuis longtemps et surtout la plus bête parce que la plus fanatique,
  • Laisser mijoter quelques bonnes années,
  • Et la belle crise que voilà !
A l'évidence, cette crise est essentielle. Elle remet les pendules économiques à la bonne heure et ramène l'ultralibéralisme a ses composants essentiels : le chacun pour soi, l'exploitation des plus démunis, l'irresponsabilité sociale. Du même coup, elle requalifie l'action publique en la relégitimant, après qu'elle fut fustigée pendant des années comme abusive et liberticide. Le libre renard dans le libre poulailler baisse enfin le masque.

La crise traverse l'Atlantique en ce moment, avec des effets atténués compte tenu de la résistance de l'Europe à endosser les modèles économiques US malgré les manoeuvres des grands financiers de chez nous pour les y imposer. Elle se paiera cher pour les plus démunis. Aux Etats-unis d'abord, où tout une catégorie de la population perdra tout ou à peu près : habitation, travail, retraite (puisque le système de capitalisation qui paye les retraites s'effondre en même temps que la bourse). En Europe ensuite, par un taux de chomage accru, lié à l'affaiblissement des avoirs US, qui sont considérables, dans les entreprises européennes. Partant socialement de rien, l'Asie aura tout à gagner de la crise : les conditions économiques de sa main-d'oeuvre lui permettent d'engranger des fortunes à réinvestir là où les USA feront défection. Salariés du privé, il est urgent d'apprendre le chinois ou l'arabe du Golfe pour commencer de discuter avec ses futurs patrons !


mercredi 24 septembre 2008

La vie après Edvige

Standardiste : Speed-Pizza, bonjour.

Client : Bonjour, je souhaite passer une commande s’il vous plaît.

Standardiste : Oui, puis-je avoir votre NIN, Monsieur ?

Client : Mon Numéro d’Identification National ? Oui, un instant, voilà, c’est le 6102049998-45-54610.

Standardiste : Je me présente je suis Habiba Ben Saïd. Merci Mr Jacques Lavoie. Donc, nous allons actualiser votre fiche, votre adresse est bien le 174 avenue de Villiers à Carcassonne, et votre numéro de téléphone le 04 68 69 69 69. Votre numéro de téléphone professionnel à la Société Durand est le 04 72 25 55 41 et votre numéro de téléphone mobile le 06 06 05 05 01. C’est bien ça, Monsieur Lavoie ?

Client (timidement) : oui !!

Standardiste : Je vois que vous appelez d’un autre numéro qui correspond au domicile de Mlle Isabelle Denoix, qui est votre assistante technique. Sachant qu’il est 23h30 et que vous êtes en RTT, nous ne pourrons vous livrer au domicile de Mlle Denoix que si vous nous envoyez un XMS à partir de votre portable en précisant le code suivant AZ25/JkPp+88

Client : Bon, je le fais, mais d’où sortez-vous toutes ces informations ?

Standardiste : Nous sommes connectés au système croisé, Monsieur Lavoie

Client (Soupir) : Ah bon !.... Je voudrais deux de vos pizzas spéciales mexicaines.

Standardiste : Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Monsieur Lavoie.

Client : Comment ça ???...

Standardiste : Votre contrat d’assurance maladie vous interdit un choix aussi dangereux pour votre santé, car selon votre dossier médical, vous souffrez d’hypertension et d’un niveau de cholestérol supérieur aux valeurs contractuelles. D’autre part, Mlle Denoix ayant été médicalement traitée il y a 3 mois pour hémorroïdes, le piment est fortement déconseillé. Si la commande est maintenue la société qui l’assure risque d’appliquer une surprime.

Client : Aie ! Qu’est-ce que vous me proposez alors ?...

Standardiste : Vous pouvez essayer notre Pizza allégée au yaourt de soja, je suis sûre que vous l’adorerez.

Client : Qu’est-ce qui vous fait croire que je vais aimer cette pizza ?

Standardiste : Vous avez consulté les 'Recettes gourmandes au soja’ à la bibliothèque de votre comité d’entreprise la semaine dernière, Monsieur Lavoie et Mlle Denoix a fait, avant hier, une recherche sur le Net, en utilisant le moteur avec comme mots clés soja et alimentation. D’où ma suggestion.

Client : Bon d’accord. Donnez-m’en deux, format familial.

Standardiste : Vu que vous êtes actuellement traité par Dipronex et que Mlle Denoix prend depuis 2 mois du Ziprovac à la dose de 3 comprimés par jour et que la pizza contient, selon la législation, 150 mg de Phénylseptine par 100 g de pâte, il y a un risque mineur de nausées si vous consommez le modèle familial en moins de 7 minutes. La législation nous interdit donc de vous livrer. En revanche, j’ai le feu vert pour vous livrer immédiatement le modèle mini.

Client : Bon, bon, ok, va pour le modèle mini. Je vous donne mon numéro de carte de crédit.

Standardiste : Je suis désolée Monsieur, mais je crains que vous ne soyez obligé de payer en liquide. Votre solde de carte de crédit VISA dépasse la limite et vous avez laissé votre carte American Express sur votre lieu de travail. C’est ce qu’indique le Credicard Satellis Tracer.

Client : J’irai chercher du liquide au distributeur avant que le livreur n’arrive.

Standardiste : Ça ne marchera pas non plus, Monsieur Lavoie, vous avez dépassé votre plafond de retrait hebdomadaire.

Client : Mais ?... Ce n’est pas vos oignons ! Contentez-vous de m’envoyer les pizzas ! J’aurai le liquide. Combien de temps ça va prendre ?

Standardiste : Compte-tenu des délais liés aux contrôles de qualité, elles seront chez vous dans environ 45 minutes. Si vous êtes pressé, vous pouvez gagner 10 minutes en venant les chercher, mais transporter des pizzas en scooter est pour le moins acrobatique.

Client : Comment diable pouvez-vous savoir que j’ai un scooter ?

Standardiste : Votre Peugeot 408 est en réparation au garage de l’Avenir, par contre votre scooter est en bon état puisqu’il a passé le contrôle technique hier et qu’il est actuellement stationné devant le domicile de Mlle Denoix. Par ailleurs j’attire votre attention sur les risques liés à votre taux d’alcoolémie. Vous avez, en effet réglé quatre cocktails Afroblack au Tropical Bar, il y a 45 minutes. En tenant compte de la composition de ce cocktail et de vos caractéristiques morphologiques, ni vous, ni Mlle Denoix n’êtes en état de conduire. Vous risquez donc un retrait de permis immédiat.

Client : @#%/$@& ?# !

Standardiste : Je vous conseille de rester poli, Monsieur Lavoie. Je vous informe que notre standard est doté d’un système anti-insulte en ligne qui se déclenchera à la deuxième série d’insultes. Je vous informe en outre que le dépôt de plainte est immédiat et automatisé. Or, je vous rappelle que vous avez déjà été condamné en juillet 2009 pour outrage à agent.

Client (sans voix) : ...

Standardiste : Autre chose, Monsieur Lavoie ?

Client : Non, rien. Ah si, n’oubliez pas le Coca gratuit avec les pizzas, conformément à votre pub.


Standardiste : Je suis désolée, Monsieur Lavoie, mais notre démarche qualité nous interdit de proposer des sodas gratuits aux personnes en surpoids. Cependant à titre de dédommagement, je peux vous consentir 15% de remise sur une adhésion flash au contrat Jurishelp, le contrat de protection et d’assistance juridique de Speed assurance. Ce contrat pourrait vous être utile, car il couvre, en particulier, les frais annexes liés au divorce. Vu que vous êtes marié à Mme Claire Lavoie, née Girard depuis le 15/02/2008 et vu votre présence tardive chez Mlle Denoix, ainsi que l’achat il y a une heure à la pharmacie du Canal d’une boîte de 15 préservatifs et d’un flacon de lubrifiant à usage intime. À titre promotionnel, je vais faire joindre aux pizzas un bon de 5 EUR de réduction pour vos prochains achats de préservatifs valable chez Speed-Parapharma. Toutefois veuillez éviter les pratiques susceptibles d’irriter les hémorroïdes de Mlle Denoix, pour lesquelles Speed-Parapharma se dégage de toute responsabilité. Bonsoir Monsieur et merci d’avoir fait appel a Speed Pizza.

Appel anti-EDVIGE

samedi 13 septembre 2008

Revue d'actualité : un vrai florilège !


Cette rentrée nous offre sur un plateau d'argent toutes les errances et dérives d'un pouvoir bien de droite, et d'une droite gouvernementale particulièrement archaïque et réactionnaire, comme on l'avait déjà repéré, sous des dehors modernistes qui ne devraient hélas tromper personne.

Tentons une liste :

- une opération de guerre désastreuse et criminelle que la grande muette s'évertue à travestir en "succès-dont-la-France-devrait-être-fière". Elie Barnavi, qui s'y connait en opérations militaires comme ancien ambassadeur d'Israël, rappelait avant-hier encore à France Culture que la guerre se paye dans tous les cas par du sang et des larmes et que notre Europe, où les conflits armés sont impensables désormais, sauf à ses marges extrêmes, ignore désormais le caractère exorbitant de ce prix.

- une opération copinage qui aboutit ni plus ni moins qu'à l'éviction du DDSP de la Corse, personnage sans importance ni sans honneur d'ailleurs, puisque c'est l'Etat qui l'avait nommé là !

- l'abdication des responsabilités de l'Etat et la ridiculisation du Parlement dans la rebondissante, cacophonique, médiatique et peoplistique affaire Tapie

- la publication d'un Décret autorisant les services de Police à mettre en route un fichage à grande échelle, de la population autrement dit l'officialisation et l'informatisation des pratiques surannées des RG, toute personne ayant eu accès à sa fiche ayant pu constater l'inanité et le ridicule des informations contenues. Mais ça va pas non ? Les responsables politiques, syndicaux, associatifs (que l'auteur de ces lignes fut longtemps), dangereux pour la démocratie ? Alors que c'est eux qui l'animent ?? Mais que les RG et la DST réunis occupent plutôt leur temps à chasser les vrais terroristes, et cela ira, car personne - moi le premier - n'a envie de sauter sur une bombe un beau jour sur une place publique.


- une visite du chef d'Etat du Vatican exploitée par le pouvoir français sans en avoir l'air pour encore tenter de remettre en cause le fondement principal de la République française, le principe de laïcité. Mais ça va pas non plus, de souffler sur les vieilles braises de la guerre des deux France, dont on sait - François Bayrou le premier - qu'elles peuvent se rallumer à tout moment ? Mais quel espèce de pyromane est ce chef de l'Etat ?



Ouf, tout cela fait déjà beaucoup, et on passera la déconfiture économique, le déficit public record qui ne s'est pas remis des énormes cadeaux fiscaux du début du quinquennat, les coups de canifs, puis de cutter dans les droits sociaux les plus élémentaires, l'accroissement des difficultés de vie des familles modestes, visible à l'œil nu quand on s'intéresse un peu à la "vraie vie des gens". On ne parlera pas non plus du mariage de l'héritier et de l'héritière.



Un régal aussi pour notre palmipède préféré, qu'il va falloir maintenant classer définitivement comme espèce protégée et comme patrimoine inaliénable de l'humanité avant qu'on ne cherche à lui casser trois pattes...

EN ATTENDANT : APPELS

dimanche 7 septembre 2008

Où sont les bombes ?


Les ressources de Google Earth sont infinies, décidément, et on trouve des choses fort intéressantes pour la compréhension de notre histoire humaine quand on observe notre petite planète assez attentivement avec un outil aussi puissant. Il parait que Napoléon disait "la géographie, c'est la guerre". Google Earth lui donner parfaitement raison.

Ainsi des bombes nucléaires. On pourrait les croire disparues, à la casse, ou en voie de destruction. Et bien pas du tout : des petits malins patients et informés se sont d'abord mis à répertorier tous les endroits où des bombes nucléaires existent actuellement en Europe et aux USA pour en faire un calque "Google Earth" (fichier avec une extension .kmz) qu'on trouvera en téléchargement ici pour ceux qui se servent de Google Earth. Pour les autres, on ne peut que leur conseiller de s'y mettre, pourvu bien sûr d'avoir une connexion rapide.

Malheureusement, ni la France ni la Russie ne figurent sur ce calque, mais il fait déjà assez peur comme cela déjà.

Voici un petit aperçu


Quand aux explosions nucléaires, on imagine qu'en dehors de quelques essais dans les déserts des uns et des autres ou dans certains atolls paradisiaques, elles furent peu nombreuses, compte tenu des deux tests grandeur nature au Japon en 1945.

Que nenni : un autre calque Google Earth les répertorie par le menu. Impressionnant. Un petit échantillon ci-dessous respectivement en Sibérie, aux USA et dans certain atoll sous souveraineté de notre beau pays :


Et pour finir ce message un peu décalé, une grande scène d'anthologie qui fait toujours rire... mais un peu jaune.