lundi 28 janvier 2008

Ça suffit !


Le rapport Attali aura au moins un mérite : celui de montrer à quel point la politique actuelle d'immigration menée par Sarko et consorts est pétrie d'idéologie démagogique et qu'elle ne correspond à rien de rationnel si on prend la peine d'y réfléchir sérieusement 5 mn de temps, ni pour l'économie, ni pour la société.



En effet, la décision 222 du rapport préconise :

Accueillir plus de travailleurs étrangers.

Les pays membres de l’UE, ayant exprimé leur crainte d’une arrivée de travailleurs en provenance des nouveaux États membres lors de leur adhésion en mai 2004, ont mis en place des mesures transitoires avant l’ouverture complète : les États membres doivent indiquer, en mai 2006, mai 2009 et mai 2011 (date à laquelle les restrictions concernant les nouveaux pays membres seront totalement levées), s’ils ouvrent leur marché du travail ou s’ils maintiennent certaines restrictions à la libre circulation des travailleurs. Seuls trois pays de l’UE (le Royaume-Uni, la Suède et l’Irlande) ont ouvert immédiatement et sans restrictions leur marché du travail. Ce fut bénéfique pour la croissance.

Le nombre de réponses positives aux demandes de permis de travail au Royaume-Uni a triplé entre 1997 et 2003. Tony Blair, lors de son arrivée au pouvoir, a lancé un grand programme dont le slogan était « l’immigration profite au Royaume-Uni ».


Selon la Commission européenne, l’ouverture a été très positive dans ces trois pays, cette main-d’œuvre étant généralement qualifiée et apportant des compétences recherchées dans les secteurs en tension. L ’ouverture a aussi permis de lutter contre le travail non déclaré, d’où une plus grande conformité aux normes de travail légales, une meilleure cohésion sociale et une augmentation des recettes des États provenant des impôts et des cotisations de sécurité sociale. (...)

En France, en raison de la situation démographique du pays et de la politique restrictive de l’immigration, les entreprises françaises peinent à trouver la main-d’œuvre nécessaire dans plusieurs secteurs clés de l’économie : le bâtiment, le commerce, l’industrie lourde, l’hôtellerie, la restauration, les services de santé et l’agriculture. De même, nos entreprises et nos instituts de recherche rencontrent des difficultés pour faire venir en France les meilleurs chercheurs mondiaux. Avec la fermeture des frontières à la fin de l’année 1974, le lien entre migration et économie est devenu plus complexe : les étrangers qui résidaient et travaillaient en France ont bénéficié soudain d’un avantage comparatif. La crainte de ne pouvoir revenir en France après un retour dans leur pays d’origine a bloqué leur mobilité et renforcé le regroupement familial. Cependant, l’affirmation d’une immigration essentiellement familiale masque la réalité : si les étrangers entrent au titre de l’immigration familiale, qui est la voie la plus sûre, les adultes (qui constituent 65 % des arrivants) intègrent le marché du travail – on estime que 75 % d’entre eux ont un emploi.

Au total, l’immigration de travail renforce la croissance en accroissant la population active et l’emploi, en soutenant la construction immobilière, donc la demande, et en augmentant les recettes fiscales. Ainsi, l’augmentation du volume d’emploi grâce à l’immigration se traduit par u
n effet positif et significatif sur le niveau d’activité dans l’économie, chiffré à 0,1 point de croissance pendant un an pour l’arrivée de 50 000 nouveaux migrants une année donnée (...)




Dès lors, quel sens autre que pitoyablement démagogique donner à cette chasse à "l'immigration illégale" à laquelle sont livrées toutes les polices de France ? Quel sens donner à ces humiliations, à ces dénis de justice et de dignité humaine que vivent quotidiennement ces personnes et leurs enfants pour rester en France ?

Ça suffit !

La chasse à l'électeur du front national ne justifie rien de ces bassesses, ce cynisme et cette immoralité.

Dessins et vidéo repiqués sur le site du réseau Educateurs sans frontières, qui regorge d'informations, de documents, de témoignages plus poignants les uns que des autres : à piller sans modération de toute urgence





jeudi 24 janvier 2008

Ayons la fibre durable !

Très fier, je suis très fier de mes soldes 2008. En effet, de retour a casa, voici l'étiquette trouvée sur un des vêtements acheté en toute inconscience consommatoire au premier abord, je l'avoue :


Ouh là là, on ne plaisante pas avec ça ! C'était mes premières soldes durables...

samedi 19 janvier 2008

Supersarko : si même maintenant les Canadiens s'en mêlent !

Non mais alors, ils se croient donc tout permis, les canadiens francophones ? Qu'est-ce qui les prend, de produire ce genre de plaisanterie video de fort mauvais goût sur not'président ? Louis XV a fort bien fait de les abandonner sur leurs arpents de neige un beau jour !


dimanche 13 janvier 2008

Roumanoff allume Sarko, et pas qu'un peu...

... l'air de rien, sur le service public, dans une émission familiale du dimanche après-midi : surprenant, et très drôle en plus !





jeudi 10 janvier 2008

Cartes de voeux 2008 : Ensemble, communiquons !

Depuis vingt-six siècles au moins, c'est-à-dire depuis Platon et ses adversaires sophistes, l'humanité devrait avoir une claire conscience des relations pour le moins bizarres qu'entretiennent les mots et les choses.

Ainsi de certains mots, rabâchés par l'air du temps, dont la prolifération dans les discours n'indique rien d'autre que leur contraire c'est-à-dire leur amenuisement, leur raréfaction ou leur vacuité dans la vraie réalité. "Citoyenneté", "Respect", "Valeur", "Avenir", "Pouvoir d'achat" par exemple.

Nous sommes là aux fondements d'une forme de manipulation mentale vieille comme le monde humain qu'on pourrait nommer "idéologie incantatoire", dont les politiques de tous les siècles ont usé sans relâche. Et cela marche encore, pourvu de servir au peuple désirant ce qu'il désire entendre et lui affirmant sans vergogne que les mots sont des choses, pour de vrai, si, si !


La considération de quelques cartes de voeux reçues cette année fait réfléchir. "Ensemble", ça ne vous rappelle rien ?


Hum, hum... Alors pour aller plus loin, rendons les mots aux choses et complétons un chouïa l'œuvre communicante pour la rendre plus authentique.



Voilà qui est fait. Bonne nuit à vous.

PS : et je vous jure bien que les deux cartes de voeux concernées émanent d'organes fort peu proches de not'Président "Ensemble-possible". Et même tout à fait au contraire. Bravo les communicants !

mardi 8 janvier 2008

Monsieur "Toujours Plus"


On apprend dans Le Canard enchaîné que l'homme qui justifiait sa faramineuse augmentation de 206% par un souci de transparence perçoit toujours depuis le 6 mai son salaire de ministre de l'Intérieur ! Bling-bling.


On se souvient de l'augmentation du salaire présidentiel que s'était généreusement accordée Nicolas Sarkozy. Elle se justifiait par une volonté de "plus de transparence". Du moins avait-il osé le prétendre, mais n'est-il pas celui-qui-ose-tout ?

La bonne blague ! En fait de transparence, on a d'abord eu droit à la valse des chiffres : la majorité a commencé par évoquer 140% d'augmentation, avant de corriger à 172%, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive, grâce aux calculs précis de certains députés de l'opposition, que l'augmentation était en réalité de 206 % !

Le Président lui-même, pris la main dans le sac, en flagrant délit d'enrichissement personnel non justifié - il est déjà logé, blanchi et nourri dans les luxueux palais de notre monarchie républicaine - avait tenté de noyer le poisson. De son explication embrouillée ressortait que Jacques Chirac, en plus de son salaire de Président, touchait un complément en retraites variées (pour lesquelles il avait cotisé durant sa carrière politique). Et que les Français ne le savaient pas et qu'il fallait désormais que tout se sache. On ne voit pas du tout la pertinence de l'argument mais passons...

Ce qu'avait oublié de nous dire Sarko-la- Transparence à ce moment-là, c'est que lui-même, depuis mars et jusqu'à maintenant, avait demandé - et évidemment obtenu - de continuer à percevoir son... salaire de ministre de l'Intérieur !
La bombe explose dans la récente édition du Canard enchaîné, relayée par Politique.net. Explication : pour permettre à un ministre de retrouver un emploi, le versement de son salaire est en effet maintenu ... durant 6 mois, c'est la règle. Sarkozy ayant démissionné en mars, il aurait dû cesser de le toucher au 1er octobre, à condition de ne pas avoir trouvé le moindre boulot depuis le mois de mars, or il est président (rémunéré) de l'U.M.P. et touche donc un maximum de ce côté là ! ! !

Mais voilà, il a demandé à ce que cette rémunération de ministre de l'Intérieur, soit prolongée jusqu'au 1er janvier 2008, jour d'entrée en vigueur de son augmentation officielle de 206%. Au nom de quelle justification ? Peut-être faut-il chercher du côté de Pierre Lellouche, inénarrable conseiller de Sarkozy, qui trouvait anormal que le Président soit payé comme "un petit cadre moyen". Vous en connaissez beaucoup, des petits cadres moyens à 7.500 euros nets (d'argent de poche) ? La droite qui voudrait réconcilier les Français avec l'argent n'a aucune idée de la réalité du pays, aveuglée par son fol appât du gain: nouvelle illustration après celle donnée par Jean-François Copé, alors ministre du budget, pour qui les classes moyennes émargeaient à 4000 euros nets par mois ! Le même Copé qui cumule avec ses rémunérations d'élus un salaire d'avocat dans un cabinet d'affaires...

Pour revenir enfin au sujet, en résumé, Nicolas Sarkozy, l'homme qui reprochait à son prédécesseur de toucher en catimini ses retraites en plus de son salaire de Président, justifiant ainsi sa propre augmentation, touche depuis le 6 mai 2007 non pas 7500 euros, rémunération "normale" du Président, mais 11 500 euros nets, en ayant conservé son salaire de ministre de l'Intérieur - qu'il n'est plus depuis fin mars . En toute opacité : qui l'eût su sans la révélation du Canard ? Ajoutons qu'il ne s'agit pas de divagations de la part du "journalistique palmipède" puisque l'Élysée a confirmé l'information ! "Ensemble, tout devient possible" : là-dessus au moins, Sarkozy ne mentait pas.

vendredi 4 janvier 2008

Inégalités de revenus en France, le rapport qui tue

Nous reproduisons ci-dessous le résumé d'un rapport présenté par Camille Landais, Doctorant à l'EHESS, en juin dernier, qui mérite quelque audience. Il s'agit d'un travail scientifique, bien évidemment.

Le texte complet au format pdf se trouve en cliquant sur ce lien



Cette étude analyse l'évolution des hauts revenus à partir de sources exhaustives. Reprenant et réactualisant les séries (1901-1998) de Piketty pour la période récente (1998-2005), notre travail révèle un fort accroissement des inégalités de revenus depuis 8 ans, du fait d'une augmentation très forte des revenus des foyers les plus riches depuis 1998, tandis que les revenus moyen et médian croissent très modestement sur la période. Cette explosion des hauts revenus est essentiellement concentrée au niveau des foyers du dernier centile, qui voient leur part dans les revenus totaux considérablement augmenter entre 1998 et 2005. En particulier, les 0.01% des foyers les plus riches ont vu leur revenu réel croitre de 42.6 % sur la période, contre 4.6 % pour les 90% des foyers les moins riches. La forte croissance des revenus du patrimoine est en partie responsable de ces évolutions, les hauts revenus étant plus que les autres foyers composés de ce type de rémunérations. Néanmoins, et c'est un fait nouveau, la très rapide augmentation des inégalités de salaires a également fortement participé à cette augmentation des inégalités de revenus. De ce point de vue, la France rompt avec 25 ans de grande stabilité de la hiérarchie des salaires. Tout en restant un pays plus égalitaire que les pays anglo-saxons en termes de distribution des revenus primaires, la tendance actuelle n'exclut pas que la France puisse converger vers les modèles anglo-saxons. Tous les éléments disponibles pour 2006-2007 laissent d'ailleurs penser que la tendance de croissance des hauts revenus et des hauts salaires se poursuit voire s'amplifie.