lundi 21 décembre 2009

Maîtres et possesseurs de la Nature ?



Dix centimètres de neige, et tout se désorganise... Les Européens que nous sommes semblent bien douillets et passablement vulnérables, alors que partout ailleurs dans le monde, on sait très bien que la Nature peut être dangereuse, imprévisible, menaçante, in-humaine, au sens littéral du terme.

Mais pourquoi faut-il vouloir nous rendre en toutes circonstances "Maîtres et possesseurs de la Nature", selon le mot de Descartes ? Combien de ravages cet idéal prétendu va-t-il encore continuer de produire, à l'heure où le sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique vient de faire naufrage, définitivement plombé par les égoïsmes nationaux ?



mardi 8 décembre 2009

Une lettre de Michel Onfray à Sarko


D'accord, Michel Onfray est de gauche, et même très à gauche, et il ne fallait s'attendre de sa part à aucune complaisance vis à vis de Sarko en général, et en particulier concernant l'idée saugrenue de transférer la dépouille d'Albert Camus au Panthéon.

Je l'aime bien. D'abord il me fait passer des heures passionnantes sur France Culture l'été, quand j'ai le temps d' y écouter ses conférences remarquables pour l'université populaire de Caen, et de renouer ainsi avec la philosophie un moment. Ensuite, Michel Onfray est honnête : il a écrit la lettre que l'on aurait aimé écrire, avec toutes les références nécessaires. Lui, au moins, a lu Camus !

Monsieur le Président, devenez camusien !
par Michel Onfray
LE MONDE | 24.11.09 | 14h05

Monsieur le Président, je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps. Vous venez de manifester votre désir d'accueillir les cendres d'Albert Camus au Panthéon, ce temple de la République au fronton duquel, chacun le sait, se trouvent inscrites ces paroles : "Aux grands hommes, la patrie reconnaissante". Comment vous donner tort puisque, de fait, Camus fut un grand homme dans sa vie et dans son oeuvre et qu'une reconnaissance venue de la patrie honorerait la mémoire de ce boursier de l'éducation nationale susceptible de devenir modèle dans un monde désormais sans modèles.

De fait, pendant sa trop courte vie, il a traversé l'histoire sans jamais commettre d'erreurs : il n'a jamais, bien sûr, commis celle d'une proximité intellectuelle avec Vichy. Mieux : désireux de s'engager pour combattre l'occupant, mais refusé deux fois pour raisons de santé, il s'est tout de même illustré dans la Résistance, ce qui ne fut pas le cas de tous ses compagnons philosophes. De même, il ne fut pas non plus de ceux qui critiquaient la liberté à l'Ouest pour l'estimer totale à l'Est : il ne se commit jamais avec les
régimes soviétiques ou avec le maoïsme.

Camus fut l'opposant de toutes les terreurs, de toutes les peines de mort, de tous les assassinats politiques, de tous les totalitarismes, et ne fit pas exception pour justifier les guillotines, les meurtres, ou les camps qui auraient servi ses idées. Pour cela, il fut bien un grand homme quand tant d'autres se révélèrent si petits.

Mais, Monsieur le Président, comment justifierez-vous alors votre passion pour cet homme qui, le jour du discours de Suède, a tenu à le dédier à Louis Germain, l'instituteur qui lui permit de sortir de la pauvreté et de la misère de son milieu d'origine en devenant, par la culture, les livres, l'école, le savoir, celui que l'Académie suédoise honorait ce jour du prix Nobel ? Car, je vous le rappelle, vous avez dit le 20 décembre 2007, au palais du Latran : "Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé." Dès lors, c'est à La Princesse de Clèves que Camus doit d'être devenu Camus, et non à la Bible.

De même, comment justifierez-vous, Monsieur le Président, vous qui incarnez la nation, que vous puissiez ostensiblement afficher tous les signes de l'américanophilie la plus ostensible ? Une fois votre tee-shirt de jogger affirmait que vous aimiez la police de New York, une autre fois, torse nu dans la baie d'une station balnéaire présentée comme très prisée par les milliardaires américains, vous preniez vos premières vacances de président aux Etats-Unis sous les objectifs des journalistes, ou d'autres fois encore, notamment celles au cours desquelles vous avez fait savoir à George Bush combien vous aimiez son Amérique.

Savez-vous qu'Albert Camus, souvent présenté par des hémiplégiques seulement comme un antimarxiste, était aussi, et c'est ce qui donnait son sens à tout son engagement, un antiaméricain forcené, non pas qu'il n'ait pas aimé le peuple américain, mais il a souvent dit sa détestation du capitalisme dans sa forme libérale, du triomphe de l'argent roi, de la religion consumériste, du marché faisant la loi partout, de
l'impérialisme libéral imposé à la planète qui caractérise presque toujours les gouvernements américains.

Est-ce le Camus que vous aimez ? Ou celui qui, dans Actuelles, demande "une vraie démocratie populaire et ouvrière", la "destruction impitoyable des trusts", le "bonheur des plus humbles d'entre nous" (Œuvres complètes d'Albert Camus, Gallimard, "La Pléiade", tome II, p. 517) ? Et puis, Monsieur le Président, comment expliquerez-vous que vous puissiez déclarer souriant devant les caméras de télévision en juillet 2008 que, "désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s'en aperçoit", et, en même temps, vouloir honorer un penseur qui n'a cessé de célébrer le pouvoir syndical, la force du génie colérique ouvrier, la puissance de la revendication populaire ?

Car, dans L'Homme révolté, dans lequel on a privilégié la critique du totalitarisme et du marxisme-léninisme en oubliant la partie positive - une perversion sartrienne bien ancrée dans l'inconscient collectif français... -, il y avait aussi un éloge des pensées anarchistes françaises, italiennes, espagnoles, une célébration de la Commune, et, surtout, un vibrant plaidoyer pour le "syndicalisme révolutionnaire" présenté comme une
"pensée solaire" (t. III, p. 317).

Est-ce cet Albert Camus qui appelle à "une nouvelle révolte" libertaire (t. III, p. 322) que vous souhaitez faire entrer au Panthéon ? Celui qui souhaite remettre en cause la "forme de la propriété" dans Actuelles II (t. III, p. 393) ? Car ce Camus libertaire de 1952 n'est pas une exception, c'est le même Camus qui, en 1959, huit mois avant sa mort, répondant à une revue anarchiste brésilienne, Reconstruir, affirmait : "Le pouvoir rend fou celui qui le détient" (t. IV, p. 660). Voulez-vous donc honorer l'anarchiste, le libertaire, l'ami des syndicalistes révolutionnaires, le penseur politique affirmant que le pouvoir transforme en Caligula quiconque le détient ?

De même, Monsieur le Président, vous qui, depuis deux ans, avez reçu, parfois en grande pompe, des chefs d'Etat qui s'illustrent dans le meurtre, la dictature de masse, l'emprisonnement des opposants, le soutien au terrorisme international, la destruction physique de peuples minoritaires, vous qui aviez, lors de vos discours de candidat, annoncé la fin de la politique sans foi ni loi, en citant Camus d'ailleurs, comment pourrez-vous concilier votre pragmatisme insoucieux de morale avec le souci camusien de ne jamais séparer politique et morale ? En l'occurrence une morale soucieuse de principes, de vertus, de grandeur, de générosité, de fraternité, de solidarité.

Camus parlait en effet dans L'Homme révolté de la nécessité de promouvoir un "individualisme altruiste" soucieux de liberté autant que de justice. J'écris bien : "autant que". Car, pour Camus, la liberté sans la justice, c'est la sauvagerie du plus fort, le triomphe du libéralisme, la loi des bandes, des tribus et des mafias ; la justice sans la liberté, c'est le règne des camps, des barbelés et des miradors. Disons-le autrement : la liberté sans la justice, c'est l'Amérique imposant à toute la planète le capitalisme libéral sans états d'âme ; la justice sans la liberté, c'était l'URSS faisant du camp la vérité du socialisme. Camus voulait une économie libre dans une société juste. Notre société, Monsieur le Président, celle dont vous êtes l'incarnation souveraine, n'est libre que pour les forts, elle est injuste pour les plus faibles qui incarnent aussi les plus dépourvus de liberté.

Les plus humbles, pour lesquels Camus voulait que la politique fût faite, ont nom aujourd'hui ouvriers et chômeurs, sans-papiers et précaires, immigrés et réfugiés, sans-logis et stagiaires sans contrats, femmes dominées et minorités invisibles. Pour eux, il n'est guère question de liberté ou de justice... Ces filles et fils, frères et soeurs, descendants aujourd'hui des syndicalistes espagnols, des ouvriers venus d'Afrique du Nord, des miséreux de Kabylie, des travailleurs émigrés maghrébins jadis honorés, défendus et soutenus par Camus, ne sont guère à la fête sous votre règne. Vous êtes-vous demandé ce qu'aurait pensé Albert Camus de cette politique si peu altruiste et tellement individualiste ?

Comment allez-vous faire, Monsieur le Président, pour ne pas dire dans votre discours de réception au Panthéon, vous qui êtes allé à Gandrange dire aux ouvriers que leur usine serait sauvée, avant qu'elle ne ferme, que Camus écrivait le 13 décembre 1955 dans un article intitulé "La condition ouvrière" qu'il fallait faire "participer directement le travailleur à la gestion et à la réparation du revenu national" (t. III, p. 1059) ? Il faut la paresse des journalistes reprenant les deux plus célèbres biographes de Camus pour faire du philosophe un social-démocrate...

Car, si Camus a pu participer au jeu démocratique parlementaire de façon ponctuelle (Mendès France en 1955 pour donner en Algérie sa chance à l'intelligence contre les partisans du sang de l'armée continentale ou du sang du terrorisme nationaliste), c'était par défaut : Albert Camus n'a jamais joué la réforme contre la révolution, mais la réforme en attendant la révolution à laquelle, ces choses sont rarement dites, évidemment, il a toujours cru - pourvu qu'elle soit morale. Comment comprendre, sinon, qu'il écrive dans L'Express, le 4 juin 1955, que l'idée de révolution, à laquelle il ne renonce pas en soi, retrouvera son sens quand elle aura cessé de soutenir le cynisme et l'opportunisme des totalitarismes du moment et qu'elle "réformera son matériel idéologique et abâtardi par un demi-siècle de compromissions et (que), pour finir, elle mettra au centre de son élan la passion irréductible de la liberté" (t. III, p. 1020) - ce qui dans L'Homme révolté prend la forme d'une opposition entre socialisme césarien, celui de Sartre, et socialisme libertaire, le sien... Or, doit-on le souligner, la critique camusienne du socialisme césarien, Monsieur le Président, n'est pas la critique de tout le socialisme, loin s'en faut ! Ce socialisme libertaire a été passé sous silence par la droite, on la comprend, mais aussi par la gauche, déjà à cette époque toute à son aspiration à l'hégémonie d'un seul.

Dès lors, Monsieur le Président de la République, vous avez raison, Albert Camus mérite le Panthéon, même si le Panthéon est loin, très loin de Tipaza - la seule tombe qu'il aurait probablement échangée contre celle de Lourmarin... Mais si vous voulez que nous puissions croire à la sincérité de votre conversion à la grandeur de Camus, à l'efficacité de son exemplarité (n'est-ce pas la fonction républicaine du Panthéon ?), il vous faudra commencer par vous.

Donnez-nous en effet l'exemple en nous montrant que, comme le Camus qui mérite le Panthéon, vous préférez les instituteurs aux prêtres pour enseigner les valeurs ; que, comme Camus, vous ne croyez pas aux valeurs du marché faisant la loi ; que, comme Camus, vous ne méprisez ni les syndicalistes, ni le syndicalisme, ni les grèves, mais qu'au contraire vous comptez sur le syndicalisme pour incarner la vérité du politique ; que, comme Camus, vous n'entendez pas mener une politique d'ordre insoucieuse de justice et de liberté ; que, comme Camus, vous destinez l'action politique à l'amélioration des conditions de vie des plus petits, des humbles, des pauvres, des démunis, des oubliés, des sans-grade, des sans-voix ; que, comme Camus, vous inscrivez votre combat dans la logique du socialisme libertaire...

A défaut, excusez-moi, Monsieur le Président de la République, mais je ne croirai, avec cette annonce d'un Camus au Panthéon, qu'à un nouveau plan de communication de vos conseillers en image. Camus ne mérite pas ça. Montrez-nous donc que votre lecture du philosophe n'aura pas été opportuniste, autrement dit, qu'elle aura produit des effets dans votre vie, donc dans la nôtre. Si vous aimez autant Camus que ça, devenez camusien. Je vous certifie, Monsieur le Président, qu'en agissant de la sorte vous vous trouveriez à l'origine d'une authentique révolution qui nous dispenserait d'en souhaiter une autre.

Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, à mes sentiments respectueux et néanmoins libertaires.

lundi 30 novembre 2009

Utopies réelles (6) : les missions jésuites du Paraguay



Paradoxal épisode de l'histoire, d'ailleurs popularisé par le film Mission en 1986, que cette création par les jésuites - avec l'approbation du pouvoir colonial espagnol, qui , partout ailleurs autorisait les massacres en masse et la contrainte - de ces petites républiques autonomes, sur les frontières de ce qui est maintenant l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et le Brésil. Les missions furent fondées officiellement par le pouvoir espagnol en 1606 pour s'éteindre dans la deuxième moitié du XVIII° siècle.


Fondées sur une vision à la fois humaniste et théocratique des indigènes, leur accordant liberté et protection, les "réductions" indigènes étaient tout de même des sortes de réserves, mais elles ont préservé le peuple Guarani de la destruction pure et simple. A l'époque, la règle générale dans la rencontre des peuples, surtout aussi éloignés, étaient la guerre, l'asservissement, le massacre, quand ce n'était pas la maladie infectieuse importée d'Europe : Dieu reconnaitra les siens !

Les missions jésuites ont été rendues possibles du fait d'une conception très large de la divinité que les jésuites ont pu développer, que même Voltaire respectait tant elle était rare.


Les ruines des réductions jésuites, toutes construites sur le même plan ou à peu près, comme dans toute utopie bien organisée, sont classées au patrimoine mondial de l'Unesco.

mardi 24 novembre 2009

Mieux que Superman : Hyperman

Et oui, il fallait le reconnaître, notre hyperprésident est plus que superman ! Toute ressemblance etc. etc.

En attendant, il s'est hyperridiculisé dans l'Europe entière avec une hypergaffe : prétendre qu'il avait pu rejoindre Berlin dès le 9 novembre 1989 alors que le matin même, personne, même en Allemagne, ne pouvait prédire la chute du mur, provoquée par des déclarations gouvernementales intempestives à la radio de l'Est le soir seulement, le mur n'ayant été franchi sans formalités pour les premières fois qu'en pleine nuit.


L'arrivée de Sarkozy en gare de la Ciotat,
magnifiquement filmé par les Frères Lumières

Il y était aussi, si, si


no comment

et même il a assisté au baiser de l'Hôtel de Ville !

samedi 14 novembre 2009

On vous l'avait bien dit !



Dans sa pensée politique, Platon, au V° siècle avant JC, hiérarchisait les régimes politiques selon quatre degrés, du plus souhaitable au plus dégradé des régimes. D'abord l'aristocratie fondée sur le mérite et le courage (la Timarchie), puis l'oligarchie, fondée sur l'argent puis la démocratie et enfin la tyrannie. Et il explique par le menu, dans sa République (livre VIII), comme on passe inéluctablement d'une étape à l'autre.

Ne jamais oublier par conséquent que pour Platon, qui en connaissait un bon rayon sur la nature humaine, la démocratie faisait le lit de la tyrannie, et que l'homme démocratie - on pourrait dire le démagogue - devient un jour le tyran.

On ne peut manquer par les temps qui courent de faire quelque analogie...


En attendant, voici ce qu'écrit Platon, notamment (La République, Livre VIII, 566d et suivants, trad. Baccou)

- Examinons maintenant, repris-je, le bonheur de cet homme et de la cité on s'est formé un semblable mortel.
- Parfaitement, dit-il, examinons.
- Dans les premiers jours, il sourit et fait bon accueil à tous ceux qu'il rencontre, déclare qu'il n'est pas un tyran, promet beaucoup en particulier et en public, remet des dettes, partage des terres au peuple et à ses favoris, et affecte d'être doux et affable envers tous, n'est-ce pas?
- II le faut bien, répondit-il.
- Mais quand il s'est débarrassé de ses ennemis du dehors, en traitant avec les uns, en ruinant les autres, et qu'il est tranquille de ce côté, il commence toujours par susciter des guerres, pour que le peuple ait besoin d'un chef.
- C'est naturel.
- Et aussi pour que les citoyens, appauvris par les impôts, soient obligés de songer à leurs besoins quotidiens, et conspirent moins contre lui
- Evidernment.
- Et si certains ont l'esprit trop libre pour lui permettre de commander, il trouve dans la guerre, je pense, un prétexte de les perdre, en les livrant aux coups de l'ennemi. Pour toutes ces raisons, il est inévitable qu'un tyran fomente toujours la guerre.
- Inévitable.
- Mais ce faisant, il se rend de plus en plus odieux aux citoyens.
- Comment non?
- Et n'arrive-t-il pas que, parmi ceux qui ont contribué à son élévation, et qui ont de l'influence, plusieurs parlent librement soit devant lui, soit entre eux, et critiquent ce qui se passe - du moins les plus courageux?
- C'est vraisemblable.
- Il faut donc que le tyran s'en défasse, s'il veut rester le maître, et qu'il en vienne à ne laisser, parmi ses amis comme parmi ses ennemis, aucun homme de quelque valeur.
- C'est évident.
- D'un oeil pénétrant il doit discerner ceux qui ont du courage, de la grandeur d'âme, de la prudence, des richesses; et tel est son bonheur qu'il est réduit, bon gré mal gré, à leur faire la guerre à tous, et à leur tendre des pièges jusqu'à ce qu'il en ait purgé l'État !
- Belle manière de le purger !
- Oui, dis-je, elle est à l'opposé de celle qu'emploient les médecins pour purger le corps; ceux-ci en effet font disparaître ce qu'il y a de mauvais et laissent ce qu'il y a de bon : lui fait le contraire.
- Il y est contraint, s'il veut conserver le pouvoir.
- Le voilà donc lié par une bienheureuse nécessité, qui l'oblige à vivre avec des gens méprisables ou à renoncer à la vie !
- Telle est bien sa situation, dit-il.

Marrant non ?


vendredi 6 novembre 2009

Chirac rhabillé pour l'hiver

Notre ex à tous est rattrapé par les juges, et certains commentateurs et autres hommes publics vont preuve d'une singulière courte mémoire.

Alors, pour se remettre dans le bain des "années Chirac", voici la chronique radiophonique de Thomas Legrand à la date d'hier... Pas triste. Et encore fallait-il que cela fût rappelé.

France inter, l'édito politique de Thomas Legrand, 5 novembre 2009

dimanche 1 novembre 2009

S'ils l'écrivent...


... c'est que ça doit être vrai. Panneau tout ce qu'il y a de plus authentique, à l'entrée des Champs Elysées.

mercredi 28 octobre 2009

Marchands d'acier

Le blog, à la pointe de toutes les luttes, et dont l'auteur se souvient avec moult attachement de ses années passées dans la belle et conviviale Lorraine, se devait de relayer Marchands d'acier. Et une vieille fable, appartenant elle aussi au patrimoine national, revient en mémoire :

Sarkozy n'est pas menteur
Ce serait là son moindre défaut
Que faisiez vous au temps chaud ?
Dit-il à ces emm...
Nuit et jour à tout venant
Nous travaillions, ne vous déplaise
Vous travailliez ? J'en suis fort aise
Eh bien, chantez maintenant.
...


samedi 17 octobre 2009

Royale Family


"C'est en s'entourant des meilleurs partenaires que l'on devient le plus grand"
(Dessin de Haderer pour le magasine allemand Stern)

La candidature de Jean, 23 ans, fils de son père, à la Présidence de l'EPAD, fait polémique. Mais comment s'étonner encore des frasques de la Royale family que les Français adorent haïr ?


Shrek IV en préparation

samedi 10 octobre 2009

Vive Eva Jolly !



Eva Jolly était aujourd'hui l'invitée du Rendez vous des politiques, émission régulièrement écoutée sur France Culture. Un vrai bonheur, fort rare dans le monde politico-médiatique.

Née norvégienne, conseillère du gouvernement norvégien sur les questions de lutte anti-corruption, et désormais députée européenne élue aux côtés de Daniel Cohn-Bendit sur la liste d'Europe écologie, Eva Jolly n'a aucune complaisance pour nos moeurs quelquefois fort monarchiques quant à la justice (Vous savez : Selon que vous serez puissant ou misérable) ni pour le pitoyable jeu d'acteur de nos gouvernants, qui ne cessent de se contredire par pur opportunisme, le président en tête.

Bref, il fallait que ces choses puissent se dire, avec quelques autres, bien vues et plutôt décapantes. Merci, Madame Jolly.


Voici l'émission

vendredi 25 septembre 2009

Utopies réelles (5) : la république des enfants de Benposta


Affiches du cirque des Muchachos,
émanation directe de la République des enfants de Benposta
(Afffiches disponibles parmi beaucoup d'autres
sur le site du centre de documentation et d'archives du cirque, Circusnet)

Ce jour de rentrée scolaire est l'occasion d'évoquer les utopies éducatives.

Les utopies éducatives bien réelles furent nombreuses : des missions jésuites du Paraguay au temps de la colonisation espagnole en Amérique du Sud - le blog en parlera bientôt - à toutes les expériences pédagogiques en vase clos et de tout poil du XX° siècle : Ecoles et lycées expérimentaux organisés selon les principes des pédagogues dits autogestionnaires, Libres enfants de Summerhill, Républiques des jeunes, Copainville...

On n'en parle plus beaucoup. Si les idées qui les sous-tendent sont toujours bien vivantes, elles ont eu du mal a pénétrer des sociétés basées sur de tout autres fondements. La plupart des expérimentations sont mortes ont été dénaturées sans jamais avoir été transposées à grande échelle. Il y a sans doute de bien claires raisons à cela.

C'est pourquoi la série proposée cette été sur France info par Emmanuel Davidenkoff est digne d'être remarquée, parce que fort rare, à une époque où l'on confond en permanence éduquer et instruire, et où on fait semblant de considérer qu'enseigner est d'abord un acte technique consistant à déposer dans les esprits une collection d'objets comme sur une table rase...

Triste époque qui ignore à ce point les ressorts fondamentaux des apprentissages sociaux et des interactions humaines.

La chronique du 8 août est spécialement intéressante et elle est reproduite ci-dessous. Il s'y agit de la république des enfants de Benposta en Galice, fondée en 1956 par un prêtre, Padre Silva, et qui mena l'utopie très loin. La République de Benposta n'a pas survécu à son fondateur, mais on trouve encore en Colombie un "Benposta" pour les enfants des rues.

On a envie d'opposer ces utopies généreuses, optimistes, confiantes, à une vision bien plus noire de la nature enfantine. Par exemple celle exprimée dans le célébrissime roman Lord of the flies/Sa Majesté des mouches, qui dépeint une collectivité d'enfants livrée à elle même et qui finit dans l'intolérance et la mort. Rappelons au passage que Sa Majesté des mouches se traduit par Belzebuth en hébreu. Marrant, non ?


Et si la nature enfantine n'était décidément pas si spontanément radieuse ? Et si elle tendait toujours d'abord à écraser l'autre, le maltraiter, le dominer ?

Alors le rôle de l'éducateur n'en est que plus important et l'éducation, loin d'être un acte technicien, devient l'école même de l'humanité et du droit humain, qui, loin d'être innés, devraient donc être considérés comme de très fragiles conquêtes toujours susceptibles d'être anéanties quand les circonstances s'y prêtent. Il s'agit par conséquent de les transmettre par un acte d'engagement qui ne se résume pas à un système de pratiques professionnelles, si parfaites soient-elles. C'est sans doute ce que nous révèlent ces utopies éducatives, pour maladroites et désuètes qu'elles puissent maintenant apparaitre.

France info 8 août 2009





Benposta

vendredi 18 septembre 2009

Défendons la Défenseure !


C'est à ne pas y croire ! Notre bien réactionnaire gouvernement, sous l'éternel prétexte de l'efficacité, projette rien moins que la disparition pure et simple d'une des institutions les plus modernes et démocratique de notre beau pays, la Défenseure des enfants.

Cette disparition est bien évidemment emballée dans une fusion avec celle dirigée par le très bien pensant et très chiraquien Jean-Paul Delevoye, Médiateur de la République.

Lui ne risque pas de déranger quiconque, il n'est qu'à voir la page d'accueil du site internet de la Médiature, alors qu'il faudrait être aveugle pour ne pas voir que la disparition projetée de la Défenseure est liée à ses prises de positions plus sévères et sans ambages contre l'emprisonnement des enfants dans les centres dit "de rétention administrative" à destination des sans-papiers.

Le bazar médiatique autour du tout sécuritaire continue donc, jusqu'à avoir la peau d'une institution publique pour une fois indépendante et non inféodée au Sarko-Circus.


L'institution d'un défenseur des enfants n'est pas née d'une lubie technocratique, elle répond à la convention internationale des droits de l'Enfant, ratifiée par la quasi-totalité des Etats du monde, texte de référence incontournable et incontestable, riche et intelligent.

Porter atteinte à la défenseure en France, c'est insulter l'esprit de démocratie dans le monde entier.

samedi 12 septembre 2009

En attendant la pandémie...


Que gardera l'histoire de cette pantalonnade sécuritaire autour de l'annonce de la pandémie de grippe A/H1N1 ?

Résumons : un tas de déclarations alarmistes dans les médias, une palanquée de circulaires gouvernementales, des achats peu rationnels d'objets censés protéger de l'épidémie... Le tout pour une pandémie certes préoccupante, mais qui ne concerne qu'une banale grippe.

Alors qu'en penser ?

Tout d'abord, on assiste à un certain dévoiement du principe de précaution, principe censé protéger les populations d'abord et non pas servir de couverture aux responsables gouvernementaux par de l'agitation institutionnelle, alors qu'en l'espèce chacun, pour lui même et pour sa famille, pourrait être pleinement responsabilisé dans le traitement de l'affection.

Ensuite, tout se passe comme si cette campagne en préparait beaucoup d'autres. Dans un pays comme la France, où la notion de protection civile a été laissée en jachère pendant si longtemps, faute de moyens, le retard à rattraper est énorme.

Mais alors, pourquoi ne le dit-on pas tout simplement : "Voilà, une pandémie est annoncée, il faut la traiter mais elle n'est pas grave et c'est tant mieux. En plus, cela tombe bien, les procédures à mettre en place pourront resservir à l'avenir au cas où..."

Décidément, Français, encore un effort pour être considérés comme responsables...

En attendant, voici le tube de l'automne, par Dany Moreau !





Le tube de l'automne

dimanche 6 septembre 2009

Utopies réelles (4) : Niagara




Les chutes du Niagara furent depuis leur découverte par les Européens l'objet d'une multitude d'histoires, de controverses, de projets les plus fous. On retiendra notamment toutes les polémiques liées à l'accès aux chutes, longtemps privatisé et payant, puis enfin remis dans le domaine public côté USA et ultra protégé : pas même un Mac Do, les établissements commerciaux se concentrant côté canadien.


Parmi les projets, on compte notamment celui de King Camp Gillette, le même qui a inventé le rasoir à lame jetable et a légué son nom à la fameuse marque de produits de rasage : Gillette, profitant de l'immense source d'énergie que représentait les chutes, avait formé le projet d'une cité idéale complète, placée sous un dome de verre, et où règnerait, bien sûr, l'harmonie universelle. On peut en lire un peu plus en français ici notamment. Retenons aussi que les habitants de cette cité idéale travailleraient en tout et pour tout cinq ans dans leur vie. Pas mal, non ?


Enrichi par les marchés militaires de la première guerre mondiale - il fallait bien raser les poilus - Gillette fut ruiné par la crise de 1929 et ses rêves fourriéristes n'ont jamais vu le jour, même s'il avait appelé sa première boutique "La cité idéale".



Il reste à Niagara des hordes de touristes heureux d'être là - c'est la destination fétiche de tous les jeunes mariés d'Amérique du Nord - et de gigantesques usines hydroélectriques, qui n'ont hélas permis à personne de ne travailler que cinq ans sans sa vie.

Il reste de Gillette, outre son nom mondialement connu, un ranch californien de 240 hectares aménagé pour la promenade familiale et la découverte de la flore et de la faune naturelle situé non loin des hauteurs d'Hollywood, sur Mullholland Highway pour les connaisseurs, qui appartient maintenant à l'autorité qui gère les parcs naturels de Californie.



mercredi 2 septembre 2009

Sauvez nos PDG !

Le grande crise ne pouvait pas ne pas mobiliser l'inénarrable et grinçant Michael Moore, par ailleurs citoyen des Etats Unis, qui prépare la sortie d'un nouveau film dont voici la bande annonce... On a hâte !



Salut c'est Michael Moore
Au lieu d'utiliser ce temps pour vous parler de mon nouveau film,
j'aimerais prendre un moment pour vous demander
de me rejoindre pour aider nos concitoyens Américains.

La récession économique a causé du tort à beaucoup de gens,
des gens qui se sont vu obligés de dépendre des aides du gouvernement,
mais nos services sociaux ne peuvent pas tout faire.

C'est pour cela que je vous demande de mettre la main à la poche
et de donner un coup de main.

Des ouvreuses vont descendre les allées pour recueillir vos donations
pour Citybank, Bank of America, AIG, Goldman-Sachs, JP Morgan,
et une foule d'autres banques et entreprises nécessiteuses.

S'il vous plaît donnez généreusement.
Je sais ce que vous pensez : j'ai déjà donné l'agent du plan de sauvetage
(qu'a fait voté l'Administration Obama Ndt).
Et je le sais bien. Mais même si vous avez déjà donné par le passé, donnez encore plus.
Cela vous fera vous sentir... Bien.


(traduction : Blog "We, the people", de Jacob Maillet, merci à lui !)

mardi 25 août 2009

Cocorico (2) : Modèle français ?

Souvenez vous, en mai dernier, The Economist publiait cette couverture :

Et voici la couverture du numéro de l'été de Alternatives économiques :


Un air de famille non ? Voici l'article correspondant d'Alternatives économiques... Intéressant, après toutes ces années où on nous a expliqué, en France, à l'étranger, que notre modèle liberticide et quasi-soviétique était complètement dépassé, tuait l'initiative dans l'œuf et livrait l'économie aux lubies étatiques !

Voici de quoi réfléchir, avec en prime cette blague qui a cours en ce moment aux USA, où Obama fait face aux pires critiques - souvent tout aussi délirantes - dans son entreprise de mise en place d'une couverture sociale :

Quel est le meilleur système de santé, l'anglais ou l'américain ? - mais c'est le français !


samedi 15 août 2009

Les clips de l'été qui déchirent : pour bien préparer la rentrée...

Le blog révolution ne pouvait laisser passer sans bouger ces clips un peu tapageurs mais assez bien foutus... Histoire de se rappeler que si, maintenant, notre omniSarko se montre d'une modestie de violette, il n'y a pas si longtemps, il jetait à la figure des Français (dont deux tiers gagnent moins de 1 500 Euros mensuel, ne jamais l'oublier) son envie de bling bling et ses affinités avec le veau d'or avec une indécence qui rétrospectivement ne s'atténue pas, au contraire : mais comment a-t-il pu se comporter ainsi ?



mardi 11 août 2009

Où sont les bombes (suite) ?

Le blog révolution avait déjà dans ce message évoqué le problème de la dissémination nucléaire. Mais que découvre-t-on encore à la lecture de la très sérieuse livraison 2009 de La science au présent, production de l'Encyclopédia Universalis ? Et bien ceci :


Radioactivité : dangers actuels et protection par Jean-Marie Pruvost-Beaurain
éditeur scientifique à l'Encyclopédie Universalis
(pages 213 & 215)

(...) Le 16 juillet 1945, le premier essai de bombe atomique (au plutonium) est effectué dans le désert d'Alamogordo (Nouveau-Mexique) par les Etats Unis d'Amérique. Les 6 et 9 août 1945, deux bombes atomiques sont larguées sur Hiroshima (uranium) et sur Nagasaki (plutonium). (...)

Bon, jusqu'ici, on savait tout cela. Ensuite :


Au total, depuis 1945, plus de 2420 explosions nucléaires ont été conduites dont 543 (...) dans l'atmosphère entre 1945 et 1980 ;

Rebon, ça, on s'en doutait, vu la référence au message blog précédent sur le sujet. Ensuite, ça se corse :

...plus des explosions nucléaires secrètes ou non officiellement reconnues, mais plausibles : explosions souterraines clandestines de faible intensité (vraisemblablement pratiquées par plusieurs pays, dont la France dans la mine de lignite de Gardanne jusqu'en 2002), une bombe à neutron américaine sur l'aéroport de Bagdad en 2003 et une arme nucléaire tactique déclenchée accidentellement par un fort incendie dans un dépôt d'armes américain en Irak en 2006. Ces armes nucléaires ont provoqué une importante augmentation de la radioactivité terrestre (...) Depuis 1991, des milliers de tonnes d'uranium (probablement plus de 10 000) ont été disséminées, en partie dans l'atmosphère, à cause de l'utilisation, principalement par les Etats Unis d'Amérique, mais aussi par le Royaume Uni, la France et Israël, de bombes et de blindages à l'uranium appauvri ou non (...) dans diverses guerres (...) Lors de l'explosion d'une munition à l'uranium, celui-ci est porté à haute température et volatilisé en nanoparticules dont une partie se dépose localement (sol, eau, êtres vivants, bâtiments, objets, tout est contaminé, y compris les aliments) et le reste est emporté par les vents, un peu plus loin ou à l'autre bout du monde. La quantité de radioactivité ainsi répandue correspondrait à plus de quatre cent mille fois celle de la bombe d'Hiroshima, et plus de dix fois celle provoquée par l'ensemble des essais nucléaires atmosphériques.

Alors hésitons entre deux hypothèses :

- ou bien Monsieur Pruvos-Beaurain a pété un câble et son éditeur pareil pour débiter ces horreurs (des explosions nucléaires clandestines dans notre beau pays jusqu'en 2002 ? une bombe à neutron qui explose en 2003 ? Une arme nucléaire qui explose accidentellement dans un incendie en 2006 ? Des armes à l'uranium qui empoisonnent la planète, régulièrement utilisées par les armées du monde moderne ? Et quoi encore ?)

- ou bien nous vivons bel et bien dans un monde dirigés par de cinglés fous furieux qui jouent sans vergogne avec les armes du diable. Au secours !

Alors, quelle hypothèse faut-il préférer ?

PS : dans un tableau bien fait dans même article, on découvre que la dose mortelle de radiation pour l'être humain est de 4 à 10 Gray (abréviation : Gy, mesure de la quantité d'énergie communiquée à la matière irradiée, autrement dit la dose de radioactivité absorbée), mais que celle des scorpions est de 750 à 1 000. Que les scorpions ont donc un bel avenir devant eux en ce monde !

samedi 8 août 2009

Le tube de l'été

Le Blog Révolution se devait de proposer à ses visiteurs le tube de l'été 2009, composé par le groupe l'Homme parle, le groupe qui monte, monte, monte... Une bonne dose d'humour, beaucoup de dérision, une bonne pêche, bonne rythmique et bonne mélodie, un thème porteur : tous les ingrédients sont là. Je vous laisse apprécier




dimanche 26 juillet 2009

Pas de chance !


Pas de chance : notre Président fait un malaise vagal ce jour alors que je préméditais un message sur le remaniement ministériel du 24 juin, qui devait être complété demain par la nomination de "2, 3 ou 4 nominations" selon l'Elysée.
Déjà 38 membres dans le gouvernement actuel, ces nominations supplémentaires feront donc du gouvernement de la France un des plus obèses de l'histoire récente, alors que les décisions sont préparées par les conseillers de l'Elysée en direct... Cela laisse rêveur.

Il paraissait cependant urgent de revenir sur le remaniement du 24 juin, car il fut marqué au moins par trois incohérences majeures qui engagent au doute.

D'abord, l'annonce par Frédéric Mitterand par lui-même de sa nomination, depuis Rome : inconcevable sous les autres Présidents, cette fanfaronnade lui aurait évidemment coûté cash son poste. Autres temps, autre Président...



Ensuite, la nomination d'un partisan de l'adhésion de la Turquie à l'UE au poste des affaires européennes... Elle est bien bonne celle-là : alors que Sarkozy et consorts claironnent que la Turquie n'est pas européenne et n'a pas vocation à intégrer l'union européenne - au point d'en avoir fait un argument majeur lors de la campagne pour les élections européennes, Pierre Lellouche se voit confier les questions européennes. Bon courage à lui pour défendre la position officielle de la France sur la question. Le compte rendu et le communiqué de son tout récent voyage en Grèce est particulièrement insipide sur la question. En revanche, fidèle à ses positions très droitières, Lellouche y pointe les questions d'immigration illégale. C'est d'ailleurs plutôt grâce à ce type de position et à son atlantisme forcené qu'il se retrouve aux affaires européennes.

Le problème, et c'est le troisième point, est qu'il a pris la place de Bruno Le Maire, qui avait été nommé à ce poste le 13 décembre 2008 ! Quelle manière de traiter nos partenaires européens, que de changer leur interlocuteur au bout de 6 mois, après avoir claironné partout, encore, que Bruno Le Maire parlait allemand... Verrait-on un gouvernement allemand clamer que le Ministre responsable des questions européennes parle Français ? Certainement pas, c'est tout simplement la moindre des choses !


Passons sur les autres bricoles : nomination d'un ministre de l'Education nationale totalement hors cadre et qui, sauf son respect, n'en a à l'évidence trop rien à faire ; nomination du professeur agrégé Darcos, fonctionnaire depuis toujours, au ministère du travail et des relations sociales ; nomination de deux ministres de l'Industrie (Christine Lagarde et Christian Estrosi, le couple idéal...) ; nomination d'un ministre de l'agriculture (Bruno Le Maire), et, en plus, d'un ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire (Michel Mercier) ... Et on en passe...

Alors, quid ? Et si tout cela n'avait pas d'autre importance que de permettre au monarque de tenir politiquement les troupes ? Et si tout cela montrait au final que le Roi a peur d'être nu et que, du strict point de vue de l'efficacité de l'action, obnubilé qu'il est par les questions idéologiques, il a complètement perdu les pédales ?

jeudi 18 juin 2009

Attention : photos subversives !

Cela chauffe en Iran suite aux élections présidentielles, confisquées sans vergogne à son profit par le Président sortant. Il est désormais interdit de prendre des photos dans la rue, Internet a été bloqué, ainsi que les réseaux de téléphonie mobile pour éviter que des images ne circulent. Super ! Encore une fois, ce peuple intelligent, divers, cultivé, qui a connu et même institué la démocratie dans son histoire récente, n'a certainement pas mérité ce traitement.


Un long et passionnant reportage hier à la télévision sur ce pays se concluait ainsi : la question n'est pas de savoir si à l'avenir nous rencontrerons l'Iran, mais bien quel Iran nous rencontrerons.

Les images reproduites ci-dessous ont été publiées par l'AFP et par AP il y a deux jours. Aujourd'hui, toute photo en Iran est formellement interdite et toute protestation punissable de la peine de mort.

dimanche 14 juin 2009

Grippe H1N1 : la pandémie

La grippe H1N1 fait l'objet depuis hier d'un classement comme pandémie mondiale par l'ONU. Le candidat progressiste battu à plates coutures aux élections présidentielles iraniennes... Rien à voir, en effet.