samedi 21 février 2009

US Go home !

La General Electric, ou plutôt sa filiale en France "GE Money Bank" - faut le faire comme nom - m'envoie ce mail cette semaine :


Alors bien sûr, on devrait être habitué : la pub par mail est maintenant entrée dans les moeurs etc. Sauf que celle-ci est particulièrement gratinée, et prend le consommateur pour un parfait beubeu, ce qui aux USA est possible peut-être, mais qui surprend en Europe. Alors on commence par vous promettre trois mois de gratuité, tableau à l'appui pour le cas où on n'aurait pas bien compris que la gratuité, c'est bien 0 € - ou même 0 $ si on veut.


Mention obligatoire impitoyable sous le tableau : le taux d'intérêt présenté par leur offre, soit plus de 20% ! Voyons, voyons, 0 € pendant trois mois, intérêts supérieurs à 20%... Yaurait pas un truc ? Non, non, pas de problème, "GE Money Bank" vous prend pour un idiot parfait.



En vrai, on n'avait pas tout compris : le coût du crédit varie selon le montant et la durée du découvert utilisé... Bon, sur ça, tous les établissements bancaires proposant ces produits pourris emploient les mêmes méthodes. Admettons. Sauf que le petit exemple montre que pour emprunter 250 €, le coût est de 58 € sur 21 mois. Qui dit mieux ? Et qui peut bien emprunter 250 € sur 21 mois à ces taux là, dites moi ? Les américains, peut-être... ou, en Europe, ceux qui ne peuvent pas se le permettre, mais que GE Money Bank encourage quand même à le faire. Cherchez l'erreur.

Cerise sur le gâteau, on s'habille dans la suite d'une belle livrée déontologique de "prêteur responsable", mais on ne voit pas bien comment légalement "GE Money Bank" pourrait prêter aux interdits bancaires ou aux personnes fichées pour incidents de paiement... L'alibi moral ne lui coûte pas trop cher, ça ira. Sur ce point, "GE Money Bank" dispose d'un certain savoir faire cependant, comme le montre cette décision de la CNIL peu glorieuse pour elle.


Une petite question pour finir : sur les 594 millions d'Euros du capital de "GE Money Bank", combien exactement d'actifs pourris, combien d'emprunts insolvables, combien de misère humaine ?

C'est pas grave : tant qu'on peut partir en vacances !