mercredi 11 février 2009

Antisarkozysme primaire, secondaire et tertiaire (bis) : Der Omnipräsident


Cette fois ci, il ne s'agit pas de plaisanterie : je récupère par Jean-Paul et son correspondant d'échange de maison à Munich cet article du Spiegel, véritable institution de la presse hebdomadaire allemande - plus d'un million d'exemplaires diffusés, soit deux fois plus environ que l'Express ou le Nouvel Observateur - qui se paie Sarko de manière fort méchante en dressant un bilan à l'acide de son omni-présidence 2008 dans son numéro du 8 décembre 2008.

Les germanophones trouveront l'article en suivant ce lien.

Couverture du 8 décembre 2008

Pour les autres, petit compte rendu de l'article : plutôt acide pour Sarko, donc ("on se demande quand Sarkozy trouve le temps de dormir"," il n'est pas le Président de tous les Français, mais plutôt le chef d'un clan"...).

Le traduire dans le détail n'aurait pas trop de sens, nous connaissons tous les éléments de son contenu. Il s'agit, résumé pour un public étranger, du florilège de toutes les c... sarkoziennes de l'année 2008.

Tout y passe : les rodomontades sur la crise économique (qui montre au passage que les européens sont loin d'être dupes des promesses de Sarko quand il était président de l'Europe, contrairement à ce que les médias français ont essayé de nous faire gober), la bague de Rachida enlevée par l'ordinateur, les mauvais sondages, la mise en danger des institutions républicaines, le "casse-toi, pauvre con", la garde à vue du porteur de pancarte qui reprenait la même expression, les brèches dans les droits de l'homme ("qui pourraient rappeler l'amérique du sud des années 70" dit l'article, peut-être un peu fort quand même), de l'état des prisons françaises aux bavures policières, la confiscation du pouvoir éxécutif, renforcé encore par la réforme constitutionnelle (un problème pour les allemands, il y a des raisons historiques bien compréhensibles à cela) au profit d'intérêts particuliers.

"La Ministre de la Justice Dati en visite dans une prison
Avec Sarkozy, un style politique est apparu, qui endommage la culture démocratique"


Les dernières phrases sont assez bien vues : Ce qui arrive à la France montre que la démocratie et l'Etat de droit ne sont pas de choses qui vont de soi, mais qui doivent être reconquises tous les jours (...) L'Allemagne en a fait l'amère expérience comme quasiment aucun autre pays. Il faut maintenant que la France, qui la plupart du temps s'est trouvée du côté ensoleillé de l'histoire, y fasse grandement attention.

Morale de l'histoire : qui aime bien (la France) chatie bien (Sarko). Le Spiegel n'est un journal révolutionnaire, cette charge anti-sarko est donc plutôt remarquable, mais elle traduit parfaitement le malaise des allemands devant les dérives monarchistes (au sens littéral du terme : exercice solitaire du pouvoir) qu'ils haïssent. En même temps, l'article traduit également une parfaite connaissance de la société française, se gardant en permanence de faire l'amalgame entre "Sarko" et "les Français". Ouf !

Couverture du 21 janvier 2008
"Affaire d'Etat Sarkozy/Bruni - L'érotique du pouvoir
les noces du sexe, de la politique et de la romance people"