lundi 30 novembre 2009

Utopies réelles (6) : les missions jésuites du Paraguay



Paradoxal épisode de l'histoire, d'ailleurs popularisé par le film Mission en 1986, que cette création par les jésuites - avec l'approbation du pouvoir colonial espagnol, qui , partout ailleurs autorisait les massacres en masse et la contrainte - de ces petites républiques autonomes, sur les frontières de ce qui est maintenant l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et le Brésil. Les missions furent fondées officiellement par le pouvoir espagnol en 1606 pour s'éteindre dans la deuxième moitié du XVIII° siècle.


Fondées sur une vision à la fois humaniste et théocratique des indigènes, leur accordant liberté et protection, les "réductions" indigènes étaient tout de même des sortes de réserves, mais elles ont préservé le peuple Guarani de la destruction pure et simple. A l'époque, la règle générale dans la rencontre des peuples, surtout aussi éloignés, étaient la guerre, l'asservissement, le massacre, quand ce n'était pas la maladie infectieuse importée d'Europe : Dieu reconnaitra les siens !

Les missions jésuites ont été rendues possibles du fait d'une conception très large de la divinité que les jésuites ont pu développer, que même Voltaire respectait tant elle était rare.


Les ruines des réductions jésuites, toutes construites sur le même plan ou à peu près, comme dans toute utopie bien organisée, sont classées au patrimoine mondial de l'Unesco.

mardi 24 novembre 2009

Mieux que Superman : Hyperman

Et oui, il fallait le reconnaître, notre hyperprésident est plus que superman ! Toute ressemblance etc. etc.

En attendant, il s'est hyperridiculisé dans l'Europe entière avec une hypergaffe : prétendre qu'il avait pu rejoindre Berlin dès le 9 novembre 1989 alors que le matin même, personne, même en Allemagne, ne pouvait prédire la chute du mur, provoquée par des déclarations gouvernementales intempestives à la radio de l'Est le soir seulement, le mur n'ayant été franchi sans formalités pour les premières fois qu'en pleine nuit.


L'arrivée de Sarkozy en gare de la Ciotat,
magnifiquement filmé par les Frères Lumières

Il y était aussi, si, si


no comment

et même il a assisté au baiser de l'Hôtel de Ville !

samedi 14 novembre 2009

On vous l'avait bien dit !



Dans sa pensée politique, Platon, au V° siècle avant JC, hiérarchisait les régimes politiques selon quatre degrés, du plus souhaitable au plus dégradé des régimes. D'abord l'aristocratie fondée sur le mérite et le courage (la Timarchie), puis l'oligarchie, fondée sur l'argent puis la démocratie et enfin la tyrannie. Et il explique par le menu, dans sa République (livre VIII), comme on passe inéluctablement d'une étape à l'autre.

Ne jamais oublier par conséquent que pour Platon, qui en connaissait un bon rayon sur la nature humaine, la démocratie faisait le lit de la tyrannie, et que l'homme démocratie - on pourrait dire le démagogue - devient un jour le tyran.

On ne peut manquer par les temps qui courent de faire quelque analogie...


En attendant, voici ce qu'écrit Platon, notamment (La République, Livre VIII, 566d et suivants, trad. Baccou)

- Examinons maintenant, repris-je, le bonheur de cet homme et de la cité on s'est formé un semblable mortel.
- Parfaitement, dit-il, examinons.
- Dans les premiers jours, il sourit et fait bon accueil à tous ceux qu'il rencontre, déclare qu'il n'est pas un tyran, promet beaucoup en particulier et en public, remet des dettes, partage des terres au peuple et à ses favoris, et affecte d'être doux et affable envers tous, n'est-ce pas?
- II le faut bien, répondit-il.
- Mais quand il s'est débarrassé de ses ennemis du dehors, en traitant avec les uns, en ruinant les autres, et qu'il est tranquille de ce côté, il commence toujours par susciter des guerres, pour que le peuple ait besoin d'un chef.
- C'est naturel.
- Et aussi pour que les citoyens, appauvris par les impôts, soient obligés de songer à leurs besoins quotidiens, et conspirent moins contre lui
- Evidernment.
- Et si certains ont l'esprit trop libre pour lui permettre de commander, il trouve dans la guerre, je pense, un prétexte de les perdre, en les livrant aux coups de l'ennemi. Pour toutes ces raisons, il est inévitable qu'un tyran fomente toujours la guerre.
- Inévitable.
- Mais ce faisant, il se rend de plus en plus odieux aux citoyens.
- Comment non?
- Et n'arrive-t-il pas que, parmi ceux qui ont contribué à son élévation, et qui ont de l'influence, plusieurs parlent librement soit devant lui, soit entre eux, et critiquent ce qui se passe - du moins les plus courageux?
- C'est vraisemblable.
- Il faut donc que le tyran s'en défasse, s'il veut rester le maître, et qu'il en vienne à ne laisser, parmi ses amis comme parmi ses ennemis, aucun homme de quelque valeur.
- C'est évident.
- D'un oeil pénétrant il doit discerner ceux qui ont du courage, de la grandeur d'âme, de la prudence, des richesses; et tel est son bonheur qu'il est réduit, bon gré mal gré, à leur faire la guerre à tous, et à leur tendre des pièges jusqu'à ce qu'il en ait purgé l'État !
- Belle manière de le purger !
- Oui, dis-je, elle est à l'opposé de celle qu'emploient les médecins pour purger le corps; ceux-ci en effet font disparaître ce qu'il y a de mauvais et laissent ce qu'il y a de bon : lui fait le contraire.
- Il y est contraint, s'il veut conserver le pouvoir.
- Le voilà donc lié par une bienheureuse nécessité, qui l'oblige à vivre avec des gens méprisables ou à renoncer à la vie !
- Telle est bien sa situation, dit-il.

Marrant non ?


vendredi 6 novembre 2009

Chirac rhabillé pour l'hiver

Notre ex à tous est rattrapé par les juges, et certains commentateurs et autres hommes publics vont preuve d'une singulière courte mémoire.

Alors, pour se remettre dans le bain des "années Chirac", voici la chronique radiophonique de Thomas Legrand à la date d'hier... Pas triste. Et encore fallait-il que cela fût rappelé.

France inter, l'édito politique de Thomas Legrand, 5 novembre 2009

dimanche 1 novembre 2009

S'ils l'écrivent...


... c'est que ça doit être vrai. Panneau tout ce qu'il y a de plus authentique, à l'entrée des Champs Elysées.