mardi 3 août 2010

Pompier pyromane : le clown devient dangereux



Ivre du désamour des Français à son égard, sonné par les mauvaises performances de son gouvernement dans tous les domaines, secoué par les affaires répétitives qui mettent en cause, les uns après les autres, tous ses appuis, le locataire de l'Élysée a cru bon se fendre d'une série de déclarations haïssables, désignant à la vindicte publique les ennemis de l'intérieur qui l'empêcheraient de faire notre bonheur.

J'ai nommé d'une part les Roms, Tziganes, Gitans, Gens du voyage... On ne sait plus trop - les voleurs de poules, quoi - et d'autre part les criminels d'origine étrangère à qui il faudrait retirer la nationalité française, créant du même coup une espèce de sous-catégorie de français : les français d'origine étrangère... jusqu'à quelle génération exactement ? Faudra-t-il ensuite entrer dans une sinistre comptabilité d'encore plus sinistre mémoire : demi-français ? quart de français ? 8° ou 16° de français ?

Un peu irresponsable, de jouer ainsi avec les allumettes, tel le pompier pyromane, qui allume le feu pour légitimer son statut sans pouvoir ensuite le contenir, embrasant toute la forêt.

Gageons que le vieux fond de rationalité populaire ne se laissera pas attraper par ces grosses ficelles gesticulatoires, et qu'il renverra à la première occasion l'intéressé à ses propres foyers. Bon débarras.

En attendant, regrettons qu'un Président de la République française, par pure démagogie, joue ainsi avec les valeurs fondamentales garanties par la Constitution et les engagements internationaux de la France, avilissant ainsi la fonction.

Ou faut-il n'y voir que les dernières armes d'un monarque aux abois, qui ne sait plus à quoi s'accrocher pour éviter de se noyer dans l'impopularité ou bien pour conjurer sa trouille immense de devoir répondre d'éléments de son passé peu reluisants et de choix politiques catastrophiques ?

Assurer la sécurité publique demande de l'humilité, de l'intelligence, des stratégies à moyen et long terme, du respect et la valorisation réelle de ceux qui sont chargés de ces tâches.

Certainement pas de la haine, des rodomontades, des promesses creuses et des idées reçues au comptoir du café du commerce. En plus, stigmatiser tous les individus d'une population pour la seule raison qu'ils appartiennent à cette population, cela a un nom : le racisme.